Ami d'un jeune homme surnommé le Rat, un publicitaire assez banal,
divorcé, vivant avec une femme dotée de très belles oreilles, voit son univers
basculer parce qu'il a publié la photo d'un troupeau d'ovins dans un paysage de
montagnes. Parmi ces moutons, l'un d'eux aurait pris possession d'un homme pour
en faire le Maître d'un immense empire politique et financier d'extrême droite.
Or, le Maître se meurt. Menacé des pires représailles, le publicitaire doit
retrouver le mouton avant un mois.
Aujourd’hui, nous allons parler
de moutons. Oui, oui, de moutons, de chasse au mouton pour être exacte. Mais
pas de n’importe quel mouton, non, d’un mouton à la laine d’une blancheur
extraordinaire avec une étoile sur le dos. D’un mouton unique, capable de
pénétrer votre esprit, de se l’approprier, et de vous permettre de survivre
alors qu’une tumeur cohabite dans votre tête pendant 40 ans. D’un mouton, qui,
lorsqu’il estimera avoir atteint son but, vous laissera dans un état de
manque-mouton indescriptible.
Malgré l’attrait de ce programme,
je dois reconnaître que le livre commence lentement, très lentement… Tellement
lentement même que ce roman a failli devenir un livre-toilettes, là où je
relègue mes lectures qui ont du mal à capter mon attention, tout simplement
parce que je suis incapable d’abandonner un livre.
Murakami dans ce début nous parle
d’oreilles qui font oublier tout le reste, de pénis de baleine, de séparation,
de rencontres, de pets de chat à travers une série de scènes assez décousues.
Très déstabilisant. Le mouton n’est
pas encore là.
L’irréel flotte dans cette
réalité, il est palpable mais pas vraiment visible. Juste une intuition…
Il y a des pages succulentes,
mais mon cerveau fatigué n’arrivait pas à accrocher.
Puis est arrivé le mouton avec sa
réalité. Pas en chair et en os, mais en véritable fil conducteur. Il a capturé
mon attention, m’emprisonnant dans les fils de sa laine, le rythme s’est
accéléré, s’en était fini du livre-toilettes. Il mérite bien plus que cela. J'ai été happée par cette course au mouton...
Autant terminer avec les mots de
l’ouvrage, pour vous donner envie de découvrir ce roman fidèle à la norme de Murakami :
« Toute votre histoire est à
dormir debout, tant elle est absurde, mais à l’entendre de votre bouche, elle a
comme un goût de vrai ».
Entrez dans le vrai de Murakami,
malgré ce début qui tarde, vous ne le regretterez pas…