Grâce
à son don de clairvoyance, Meg Corbyn a gagné sa place auprès des
dangereux Terra Indigene de Lakeside. Lorsque l'apparition d'une
nouvelle drogue violente et addictive remet en cause le pacte fragile
entre Autres et humains, la petite ville est de nouveau plongée dans
la tourmente. Les aptitudes de Meg devraient permettre à Simon
Wolfgard, dirigeant métamorphe de l'enclos, d'éviter un bain de
sang. Mais encore faut-il pouvoir déchiffrer ses visions à temps.
D'autant que l'homme qui veut récupérer la prophétesse se
rapproche, mettant en péril les vies de tous ceux qui la considèrent
à présent comme l'une des leurs.
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Résumé
des Chroniques de la Liste-noire-des-livres-interdits.
Une
sombre menace plane sur nos livres-chéris, sur ces ouvrages qui nous
transportent jusqu'à pas d'heure dans la nuit et nous font rêver
encore et encore dans la journée : les
Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-mer-et-de-la-terre les ont déclarés «
dangereux pour l'humanité », et nous somment, nous, les humbles
lecteurs, de les leur livrer. Voici l'histoire de notre rébellion!
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Rappel
de l'épisode précédent :
Le Chat, dans une interprétation douteuse de l'une des prophéties,
nous a entraînées devant une église, non loin du QG des
livres-addicts Anonymes où sévit la Cerbère Rousse. Portée par sa
curiosité légendaire, Melliane est entrée par un vitrail cassé,
nous laissant seules à l'extérieur.
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– Eh
oh... les filles ! gémit Melliane.
– Bon,
on fait quoi... Il pleut, Livre-vie est enrhumée et est aussi
discrète qu'un hippopotame dans un magasin de porcelaine, et on a
Melliane qui se la joue Indiana Jones à la découverte de la nef
perdue... Réfléchissons, réfléchissons, marmonne le Chat du Cheshire en se
grattant le menton.
Je
suis sur le point de lui envoyer une remarque bien sentie que je n'ai
pas encore trouvée mais qui ne saurait tarder et étonnera tout le
monde par sa subtilité quand un chat feulant et crachant lui répond
à ma place. Transmission de pensées, quand tu nous tiens...
– Quelles
sont les options ? demande Lupa, une petite ride de
concentration barrant son front.
Ou
peut-être que cette ride est due à l'inquiétude ? Je ne
pourrais pas lui en vouloir, j'héberge sa petite sœur au fond de
moi. La nuit a enfilé son manteau de nuage et le ciel a décidé
qu'il allait rivaliser avec la terre en revêtant ses couleurs
sombres. Le décor idéal d'un film d'horreur.
J'éternue
bruyamment. Mon option 1 serait de rentrer me glisser sous la couette
avec une bouillotte bien chaude et un pot de Nutella, mais je ne
crois pas que ce soit du goût de Melliane. Quelques pas un peu
lourds résonnent dans l'église, elle doit être en train d'explorer
les lieux.
– 1)
On entre, 2) On n'entre pas 3) On réfléchit encore un peu et on va
prendre un café pour avoir un vrai plan, rétorque Bea en s'aidant
de ses doigts pour compter.
– Je connais un café pas loin d'ici, suggère Johanne.
C'est vrai que l'option
2 est plutôt attrayante et aux hochements de tête de mes camarades,
je devine qu'il s'agit d'un sentiment partagé.
Une
voix se faufile par le trou du vitrail.
– Non,
non, les filles. Pas de 2 ni de 3, juste le 1 ! Vous vous bougez
le popotin et vous entrez ! On ne tergiverse pas ! Point
final ! Il fait froid, il fait noir et je suis toute seule !
Apparemment,
Melliane ne partage pas ce sentiment.
L'écho
de pas battant les dalles de la nef se fait de nouveau entendre. Le
fond de l'air est frais ce soir, à mon avis, elle se déplace pour
se réchauffer,
– Euh,
les filles, je ne suis pas seule, alors vous vous bougez les fesses
et vite !
Ah
non, ce n'étaient pas ses pas à elle que l'on entendait! Johanne nous sert une moue résignée
accompagnée du long soupir de Roanne. Pas le choix... Ah, si on
avait l'un des corbeaux qui peuplent l'Enclos de Simon... Ça serait
bien pratique. On l'enverrait en éclaireur, et hop, il nous ferait
un rapport sur ce qu'il y a à l'intérieur. Bon, son attirance pour
les objets qui brillent pourrait nous attirer des ennuis, il
risquerait de partir avec un crucifix. Il nous faudrait quelqu'un
ayant l'autorité naturelle pour le contrôler. Ou Simon tout court.
Je
souris bêtement.
Simon
Wolfgard est quand même sacrément efficace. Un mot de lui et
l'Enclos lui obéit. Il sait y faire. De l'autorité, un brin de
force et du dialogue... Un vrai chef ! Ça serait quand même
très bien d'avoir un Simon avec nous. Et tant qu'on y est, une Meg
aussi. On ne sait pas ce qu'on va trouver là-dedans. Une prédiction
et zou, on serait fixées. Bon, d'accord, il faudrait passer par une
entaille et verser le sang de Meg n'est pas une bonne chose. Ses
réserves ne sont pas inépuisables et cela suscite d'ailleurs
beaucoup d'interrogations sur son espérance de vie.
– Les
filles ? chantonne Melliane. Vous faites quoi ?
Elle
n'a pas chantonné la dernière partie de sa phrase. Elle l'a
littéralement hurlé, comme un grizzly en colère. Comme celui de
l'Enclos. Je la sens un tantinet stressée. Il faut dire que seule,
dans le noir, dans une église inconnue... Ce n'est pas la recette
idéale, j'en conviens.
J'éternue
encore une fois bruyamment.
–Chutt,
proteste Johanne.
Je
n'en tiens pas compte et me mets les poings sur les hanches, histoire
de faire une bonne imitation de Simon et ainsi de me donner une aura d'autorité. Au gloussement de
Lupa, je ne suis pas convaincue d'y être arrivée. Ce sentiment
se confirme quand je la vois donner un coup de coude à Bea qui se
mord la lèvre inférieure pour ne pas ricaner. Ça doit être à
cause de mon nez trop rouge à force de me moucher.
– Bon,
quand faut y aller, faut y aller...
Notre
Chef-Stratégie, Le Chat, répartit en deux secondes les rôles. Elle
est douée pour ça. Elle aime bien donner des ordres, du genre
Général-en-chef. Moi je suis plutôt... Euhhh, le cerveau du
groupe. Oui, c'est ça... Je suis le cerveau du groupe... Celle qui a
toujours la tête sur les épaules, toujours réfléchie, qui mesure
risques et conséquences et qui prend les décisions qui s'imposent,
quand elle s'imposent.
– Je
rêve ou elle vient de dire qu'elle était le cerveau du groupe ?
entends-je une Roanne narquoise.
– Mouais,
alors sacrément enrhumé le cerveau, ajoute une Johanne hilare.
– Vous
vous souvenez pendant le Salon du livre, quand elle a crié
« Mortecouille » au milieu de la foule ? croit bon
d'ajouter le Chat
– Et
quand elle a percuté la Cerbère Rousse alors qu'elle voulait
écouter ce qu'elle disait ? continue Johanne qui à du mal à
retenir ses larmes à force de rire.
– Elle
a fait tout cela ? demande Bea, incrédule.
Lupa
se tient les côtes tellement elle rit, et moi j'ai soudain très
envie de vite courir jusque dans l'Enclos pour disparaître de la
surface de la Terre. Je bombe un peu le torse malgré tout, et
m'apprête à protester quand la voix de Melliane s'élève depuis
l'intérieur de l'église.
– Je
rêve ou vous êtes en train de prendre le thé alors que je suis
encore et toujours toute seule ? Vous attendez quoi ? Le
Père Noël ?
Au
moins, je ne suis pas la seule à ne pas trouver ça drôle. Merci
Melliane ! Même si je la sens plutôt impatiente que réellement
solidaire avec moi.
Les
filles s'engouffrent à tour de rôle par le trou dans le vitrail. A
chaque semelle qui m'écrase le visage dans un appui hasardeux, je
les remercie silencieusement de ne pas être, comme Melliane, une
adepte des talons vertigineux. Elle sont dedans, ne reste que moi
dehors.
– Euh,
les filles, pourquoi c'est moi la dernière ?
– Parce
que tu cours vite, me rétorque Le Chat.
– Et
quel est le rapport ? grommelé-je en me hissant à la force de
mes bras, ou plutôt en essayant de me hisser à la force de mes
bras, parce qu'à la place de muscles, j'ai du Nutella dans les
biceps.
Il faut que je réduise ma consommation. C'est décidé, ça
sera l'une de mes bonnes résolutions 2016.
– Il
n'y en a pas, on ne voulait pas te dire que c'est parce que tu es un
peu blonde que tu es dehors, glousse Bea...
Et
c'est elle qui me parle de blonde ! Elle a un blog qui s'appelle
l'Ancre Littéraire d'une blondinette ! Il va falloir que je lui
rappelle que je suis le Cerveau et que c'est un petit scarabée, une jeune recrue. Un peu
de respect que Diable ! Je vais le faire, dès que je serai à
l'intérieur, mais pour l'instant, la grande question est :
comment je fais pour entrer ?
– Attrape
mon bras !
Roanne,
ma sauveuse !
Elle
a passé la moitié de son corps par le vitrail et me tend la main.
Je la saisis, et en dix secondes, je suis à l'intérieur.
– Tu
vois, ce n'était pas si difficile, ironise Johanne.
Je
lui jette un regard noir, mais je ne suis pas sûre qu'elle le voit.
Il fait très sombre dans l'église.
– Melliane,
tu as vu quelque chose ?
– Quoi ?
– Quand
tu nous attendais, tu as vu quelque chose ?
– Vous
connaissez la définition du mot « Attendre ».
– Ça
veut dire... attendre... et pas inspecter. Donc, non, je n'ai rien
vu. Il fait trop noir, mon téléphone n'a plus de batterie et en
plus, j'ai froid et vous avez mis au moins trois siècles à arriver,
trépigne-telle.
– J'ai !
s'enthousiasme Lupa en allumant la lampe torche de son téléphone.
Elle
sautille sur place, très satisfaite d'elle-même. A moins que ça ne
soit pour se réchauffer. L'humidité des lieux étreint nos os.
J'éternue
une nouvelle fois. L'option « Couette » était vraiment tentante...
Nous
nous lançons en file indienne dans l'exploration de la nef.
Inconsciemment, chacune d'entre nous a saisi le manteau de celle qui
se trouve devant. Lupa ouvre la marche, c'est elle qui a la lumière.
J'imagine
que c'est un peu ce que Meg a dû ressentir en arrivant dans
l'Enclos. L'impression de ne pas être dans son élément, de devoir
trouver ses marques dans cet univers qui lui est complètement
étranger. Mais elle n'est pas la seule à ressentir cela. Les
barrières sont telles entre les Autres et les humains qu'ils ne
savent pas comment cohabiter. Jusqu'alors, cette question n'avait pas
lieu d'être. Le monde était scindé en deux : les Autres, et
les humains, qui, s'ils avaient le malheur de fouler le sol du
territoire des Autres, finissaient sur les étals du boucher. Mais
les choses évoluent, il suffit parfois de pas grand chose, du
battement d'aile d'un papillon, d'un petit bout de femme telle que
Meg... Des questions intéressantes sont abordées, comme celle de
la nécessité du vivre-ensemble, de ses conséquences aussi, de
comment apprendre à cohabiter malgré les différences, des émotions
naissantes, de comment les appréhender. Le monde que dépeint Anne
Bishop est brutal, cruel, mais elle évite un schéma trop manichéen
qui aurait été maladroit. Il n'y a ni vraiment bons, ni vraiment
méchants. Bien sûr, certains individus sont le mal incarné, mais
n'y en a-t-il pas dans toutes les espèces ?
– Oui,
j'ai adoré aussi, l'auteur va au bout de ce qu'elle a proposé. Tout
est très bien pensé, très bien mené. Moi, je n'aurais pas tenu
longtemps dans un tel monde, me répond Roanne.
Je
n'avais pas l'impression d'avoir parlé à voix haute. Le rhume... Je
ne vois que cela pour expliquer ma propension à dire tout haut ce que je pense.
– Et
la relation Simon et Meg est vraiment touchante. Anne Bishop les
laisse évoluer à leur rythme, pas besoin d'un marathon de couette
pour faire vibrer le lecteur, ajoute Melliane en se frottant les
mains pour se réchauffer.
– Oui,
c'est vrai... Tout comme les relations avec les autres membres de
l'Enclos, j'adore Hiver, Printemps, leurs poneys... Sans oublier les quelques humains qui osent franchir la porte de l'Enclos et sont autant de souris au milieu d'une troupe de chats, mais qui
tentent de prouver que tout le monde n'est pas comme ceux qui ont
fait du mal à Meg. La plume est vraiment intéressante, légère,
pleine d'humour mais également teintée d'une gravité nécessaire,
acquiescé-je.
Boum...
Un bruit retentissant nous fait sursauter.
– Ça,
ça n'était ni léger, ni plein d'humour... hasarde Lupa.
Les
secondes s'écoulent lentement, très lentement. Nous avons arrêté
de respirer. C'est fou combien le temps peut nous sembler long quand
nous sommes en apnée.
– Euh,
Père Noël, c'est vous ? finis-je par m'enquérir d'une petite
voix...
Joyeux
Noël à tous et à toutes ! Et n'abusez pas du Nutella !
Euh, du chocolat !
PS :
Merci à Roanne pour un de ses commentaires que j'ai repris dans une
de ses répliques, et à Melliane, même si elle me nargue toujours
autant avec son avance sur moi. Dire qu'elle a déjà lu le tome
trois... Grrrr
J'adore toujours autant les épisodes x)♥ espérons que ce soit le Père Noel!
RépondreSupprimerpauvre de nous... les livres-addicts :p
Comme tu dis, pauvre de nous!
SupprimerMelliane a déjà lu le tome 3 ?... arg ! En VO je suppose ? Vraiment, pour la peine, je l'envie !
RépondreSupprimerTu sais déjà tout le bien que je pense de cette série, j'ai vraiment hâte que la suite soit traduite. Merci encore de me l'avoir fait découvrir !
Maintenant, il faut que j'arrête de glousser bêtement (effet secondaire de ton article) et que j'aille engouffrer une cuillère de Nocciolata (effet tertiaire). ;)
Melliane c'est le mal incarné: elle maîtrise l'anglais! lol
SupprimerEt elle me nargue à longueur de journée avec ses lectures... grrr
Pour le gloussement, je ne peux rien faire du tout, le virus m'a frappée de plein fouet également!
Tu sais ce qu'elle te dit, mon interprétation douteuse ;) ? Si un jour tu tombes sous des feux amis, il ne faudra pas t'étonner ^^
RépondreSupprimerMeuh non!
SupprimerVolée Noire ne peut QUE faire parti de nos aventures!!! J'adore, j'adore, j'adore.
RépondreSupprimerAllez entre blonde, on comprend le principe du sacrifice :P Heureusement que Roanne est présente.
C'est clair que Volée noire DOIT être protégé! Encore quelques mois avant la parution du 3! J'ai hâte!
SupprimerC'est clair, ce roman DOIT être protégé, j'approuve !
Supprimer(vivement le 3, en VF...)
ps : Béa, de rien !
Euh, j'suis blonde aussi... mais j'avais la lumière, alors ça compense n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerRassurez-moi les filles, le Père Noël il vient aussi dans les églises ? Cela ne peut être que lui le 24 décembre non ? À moins que…
Finalement, nous aurions peut-être dû nous déguiser en petits lutins, histoire de passer inaperçu... Et puis les lutins avec un nez rouge c'est normal, ils viennent du pôle Nord !
Bon allez, je n'ai plus qu'à sortir le premier tome si je ne veux pas mourir idiote ;)
Merci pour ces palpitants moments en votre compagnie les filles !
Ah oui, c'est un roman qu'il faut que tu sortes! Obligée!
SupprimerEt attention, les lutins peuvent cacher plein d'autres choses!
après une pause dû à mon emménagement me voici de retour!!!! ça m'a manqué de plus venir sur ton blog et lire tous ces supers épisodes !!!!
RépondreSupprimerC'est pas cool que quelqu'un ait le même nom que toi, tu as envoyé un email???
Contente de te revoir ici! Ouille, un déménagement, pas trop fatiguée?
SupprimerJe veux lire cette saga! J'ai le premier dans ma Pal et Béa m'en a vanté les mérites :3
RépondreSupprimerJe suis amoureuse de cette saga. C'est dit. Amoureuse!
SupprimerOh mon dieu, tu es incroyable ! :DDD j'ai ris, mais riiis !
RépondreSupprimerJe vais passer la nuit à errer sur ton blog !! J'adore !!! C'est excellent !
Merci beaucoup du compliment! Suis très, très touchée!
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