lundi 23 novembre 2015

Chasseuse de vampires, tomes 1, 2 et 3 Nalini Singh


Tome 1 : le sang des anges

" Je suis Elena Deveraux et j'ai beau être la meilleure chasseuse de vampires du moment, je ne suis pas sûre d'être à la hauteur de mon prochain job. Mon employeur étant le terrifiant Raphael, Archange à la beauté redoutable, je n'ai aucun droit à l'erreur... même si c'est mission impossible. Cette fois, ce n'est pas un simple vampire rebelle que j'ai à chasser. C'est un Archange déchu. Quand les Archanges jouent, les mortels cassent "

Tome 2 : Le souffle de l'Archange

" Après un an de coma, je me suis réveillée pour constater... que j'étais devenue un ange. Continuer mon job de chasseuse de vampires ? Difficile, mais pas impossible. À condition que je parvienne à faire comprendre à mon Archange préféré, Raphael, que je ne suis pas à sa botte. Enfin, si c'était mon seul problème, je m'en sortirais... mais voilà que Lijuan vient de péter les plombs. Direction Beijing, de nouveau à la poursuite d'un Archange timbré. Qui m'aime me suive ! "

Tome 3 : la compagne de l'Archange

« Après les mésaventures de Pékin et une longue convalescence, me voici enfin prête à regagner Manhattan en compagnie de mon Archange. Mais les éléments se déchaînent aux quatre coins du monde, provoquant des désastres sans précédent qui font trembler le Cadre. Si l’on en croit la légende, il semble qu’un Ancien se réveille, et croyez-moi, ça n’augure rien de bon ! »

Question du jour : quels sont les ingrédients pour avoir une bonne saga d'urban fantasy ? Attention, top chrono ! Vous avez 30 secondes pour m'en citer quatre, et celui/ celle qui aura les bonnes réponses obtiendra le titre ô combien convoité de lecteur-d'-urban-fantasy-exigeant-qui-ne-se-contentent-pas-des-trucs-faciles.

Tic, tac, tic, tac, tic, tac... 





Bipppp, temps écoulé ! 


Alors ?

1- Un scénario complexe qui recrée un univers original et cohérent. Twilight, c'était sympa, mais c'était sympa parce qu'il y en avait peu dans le genre sur le marché. Une sorte de révolution, un tournant. J'ai adoré, je ne renie pas cette saga qui m'a fait glousser comme une lycéenne alors que j'avais de la fièvre et que je comatais sur le canapé (je m'en souviens encore, Doux-Chéri avait dû aller m'acheter les volumes suivants parce que je trépignais d'impatience). J'ai adoré, à l'époque, c'est-à-dire il y a longtemps. Et ce n'est pas parce que les cheveux blancs pointent le bout de leur nez sur ma chevelure de déesse (oui, j'avais envie d'écrire UNE fois dans ma vie que je suis une déesse, laissez-moi savourer ce moment d'illusions plein de gloire!) que je ne suis plus vraiment fan. C'est juste que... pas vraiment original tout cela. Et un peu trop manichéen pour moi. Du blanc, du noir, des vampires qui brillent au soleil et qui doivent donc vivre dans des zones où il pleut tout le temps. Mouais... Un peu guimauve ça. Très peu en nuances (et non, je ne parle pas des nuances de la peau de Robert Pattinson au soleil, je parle des vraies nuances!)...
Je n'ai rien de lu de semblable à l'univers recréé par Nalini Singh. Il en va de même pour Meg Corbyn d'ailleurs... Tous les soirs je fais une petite invocation pour que la traduction française du tome trois atterrisse dans ma BAL plus tôt, mais pour l'instant, c'est un échec.  Ma Bal demeure désespérément vide. Je vais devoir porter une réclamation, mes super-pouvoirs ne sont pas vraiment efficaces... 
Revenons, non pas à Edward, mais à Raphaël. New York est dominée par l'Archange Raphaël qui veille à l'équilibre de son territoire du haut de sa tour. Résumer ce monde en quelques phrases serait beaucoup trop réducteur. L'auteure a imaginé un univers dans lequel chacun a un rôle à jouer en fonction de ce qu'il est. Elle s'éloigne des sentiers battus en revisitant les mythes. Les vampires ne sont pas complètement méchants (et ils ne brillent pas au soleil!), ils ne sont pas créés comme on le croit (quelle idée de croire que les vampires sont créés par d'autres vampires, c'est très surfait...), les anges ne sont pas gentils, et les humains ne sont pas complètement idiots. Tout est beaucoup plus subtil que cela. 
Cette saga est un fidèle reflet de ce que nous sommes, avec la palette de sentiments et d'émotions qui caractérisent notre monde, et toute cette palette s’égraine dans chacun des personnages qui n'est jamais totalement gentil ou totalement méchant. Un monde de gris, comme le nôtre, qui se contruit au fil des tomes, qui tisse sa toile progressivement pour prendre vie.

2- Des personnages emblématiques et un héros sexy. Comment ça, le héros sexy devrait -être en 1) ? Non, je suis un être raisonnable qui ne se perd pas dans la futilité d'une belle plastique de mâle. Surtout s'il a des ailes d'or blanc... et un torse sublime.. et des yeux cobalt... Non, pour moi ce n'est pas du tout essentiel, je proteste vivement ! Et non, le mythe de Pinocchio n'existe pas ! Vous avez déjà vu des nez qui s'allongent vous ? N'importe quoi. Le mien est toujours de la même taille, j'ai vérifié. Je vous assure, un beau mâle n'est pas un argument pour une bonne saga (Raphael est quand même... pfiou...)!
Plus sérieusement, les personnages sont les piliers d'une bonne saga. C'est une évidence, mais une évidence souvent oubliée. Il faut un subtil équilibre entre force et fragilité, pas une héroïne warrior ou un héros trop gentil (Edward était quand même trop... parfait... et il brillait au soleil ! D'accord, je me répète, mais en écrivant cette chronique, j'ai eu envie de visionner la séquence filmique où il brille et non, this is not possible...), et surtout éviter les héros têtes à claques qui nous font lever les yeux au ciel à chaque page. Nalini Singh a su trouver ce difficile équilibre. Raphaël a la réputation d'être un être cruel, ce qu'il est, mais sa cruauté n'est jamais gratuite. Les règles sont faites pour être respectées, et les transgresser en revient à remettre en question l'équilibre du monde. Des milliers d'années de vie l'ont progressivement dépossédé de tous sentiments humains. Jusqu'à ce que le Cadre ne fasse appel aux services de la Guilde des chasseurs pour ouvrir une traque peu conventionnelle et qu'il ne rencontre Elena. Ce n'est pas le coup de foudre. On serait dans ce cas dans une romance-guimauve et cette saga est tout sauf une romance-guimauve. Raphael ne sait pas ce qu'est l'amour. Il connaît des sentiments tels que la loyauté, celle des Sept envers lui, la droiture, celle qui engage vis-à-vis de ses Sept, le désir, mais l'amour lui est étranger. Mais Elena l'intrigue. 
Elena est un personnage attachant, un sacré bout de femme qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, mais qui a été brisé. Son métier l'oblige à être forte, à résister, mais elle n'est que fêlures. Elle vit par résignation. L'amour lui est tout aussi étranger qu'il ne l'est à Raphaël, mais ça ne l'empêche pas d'être profondément humaine, et sa rencontre avec Raphael va tout bouleverser. Sa vie d'abord, elle sait qu'elle marche sur une corde raide et que sa survie n'est pas assurée. Si elle échoue, elle périra, sans doute des mains de l'Archange, pour ne pas avoir respecté son contrat. Son coeur ensuite... 
Tout au long des trois tomes, leur relation progresse et l'auteur a d'ailleurs été très habile sur ce point. Elle n'est pas tombée dans l'écueil du "l'amour est facile et on s'aime tous dans le pays des bisounours" ou encore dans celui du "je dévoile tout pour satisfaire mes lectrices". Leur relation est complexe et se développe dans l'adversité. Elle devient équilibre elle aussi.

3- Des personnages secondaires sympathique et drôles. Les héros, c'est bien, mais ils ne sont rien sans leurs satellites. Et là, nous sommes servis : entre la Guilde, le Cadre et les Sept de Raphaël, difficile de faire plus variés, sans parler du Refuge ou des autres anges. Mention spéciale à Dmitri et Venin, sans oublier Illium, Sarah, Zoé, Ransom, sa bibliothécaire et ses chemisiers col claudine, Sam... La liste est longue. Chaque personnage est bien développé et fait tantôt frémir, tantôt rire aux larmes. Je serais même prête à faire un fanclub des personnages secondaires de cette saga, c'est vous dire !

4- De l'action, et pas qu'au lit. Parce que les galipettes c'est sympa, mais trop de galipettes, c'est franchement lassant. Anita Blake (Encore elle ! Décidément je radote, les cheveux blancs, que voulez-vous...) en est un bon exemple. Je n'aime pas le porno, très peu pour moi, et du porno déguisé en Urban fantasy, c'est encore pire. Pas de porno dans cette saga : de la sensualité, du désir, de l'amour, des pages qui font rougir et glousser (glousser est un bon baromètre pour une saga, plus on glousse, mieux c'est. Et j'ai beaucoup gloussé!) mais surtout, de l'action, de la vraie. Avec des épées, des couteaux qui tranchent des gorges en plein milieu de Manhattan, des armes à feu, des anges qui s'écrasent, des serpents qui répandent leur venin, des corps mutilés, de la douleur, de la sueur... Et pas dans un lit... Le rythme est intense et ne ménage que peu de répit. On tremble, on se ronge les ongles (je serai clémente et vous éviterai la photo des miens pour illustrer), on retient des cris, on a la gorge nouée, le cœur qui papillonne, les joues qui se colorent, des soupirs attendris qui s'échappent. Et pendant trois tomes...

5- La plume. La plume de l'auteur est importante. Une mauvaise écriture gâchera une histoire intéressante, mettra à vif les nerfs du lecteur à cause de tics de langue qui auraient pu être évités. Et là, rien à dire. L'écriture est riche, parfois un peu crue, mais cela s'estompe au fil des tomes (belle évolution d'ailleurs, souvent ça tombe dans le schéma inverse), travaillée.
Seul bémol, les liens entre certains passages auraient gagné à être davantage développés. Nalini Singh a parfois tendance à éluder certaines explications/ scènes, et vu la complexité du monde qu'elle dépeint, cela peut nuire à la compréhension parfois. Heureusement, les explications arrivent rapidement, mais elle n'avait pas besoin de créer ce trouble.

Allez, je relève les copies. Que celles/ceux qui sont des lecteur-d'-urban-fantasy-exigeant-qui-ne-se-contentent-pas-des-trucs-faciles lèvent la main !



17 commentaires:

  1. J'avais lu le premier et j'avais bien aimé, je dois avoir le 2 et 3 mais je ne le ai jamais lu lol... je suis un peu à la bourre je dois avouer. Il faudra que je m'y mette un jour !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as tellement de choses à lire, il faut dire!
      J'aime vraiment beaucoup cette saga!

      Supprimer
  2. Toujours pas lu, et pourtant ça fait longtemps que c'est dans ma Wish-List !

    RépondreSupprimer
  3. Ok, au vue de ton article, je me dirais, mais pourquoi ce tome 1 traine dans ma PAL depuis 3 ans!!!!! Shame on me. Ps: Pour moi, tu es ma déesse :P (Oui, j'ai le droit de vanter ton égo une fois de temps en temps :Pà
    Bisous Céline.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais oui, pourquoi??

      Merci pour ce petit moment de gloire où je me sens déesse! Je suis touchée! lol

      Supprimer
  4. Je suis séduite par cette chronique et je veux à tout prix découvrir cette saga! En plus les anges c'est quand même très classe <3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh oui c'est classe! Et c'est vraiment, pour moi, l'une des meilleures sagas avec des anges!

      Supprimer
  5. Aaaaaaah j'adore la présentation originale de ton avis :)❤ tu me donnes envie de lire cette saga!!

    RépondreSupprimer
  6. Je lève la main! Mais je me suis arrêtée après le 1. Je n'ai plus tout les détails en tête mais j'avais apprécié sans plus.
    Par contre je me joins à toi pour les incantations pour le tome 3 de Meg corbyn!

    RépondreSupprimer
  7. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu ce genre de livre...me laisserai bien tenter :) J'aime beaucoup ta chronique, merci et bonne journée.

    RépondreSupprimer
  8. Moi aussi je lève la main, les deux même si ça compte double :) Et puis j'aimerais bien glousser un peu tiens, et sur 3 tomes, c'est une triple ration que je prendrais volontiers ^^ Bon, c'est vendu quoi !!! Merci déesse :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime quand on m'appelle Déesse! Mon égo te remercie! lol

      Supprimer