jeudi 3 mars 2016

City on fire, Garth Risk Hallberg

31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu'à l'autre bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie attend Samantha pour assister à un concert punk. À quelques encablures de là, dans Hell's Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d'invitation. Et s'il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan, cette sœur que William, son amant, lui a toujours cachée ? Pourquoi ne pas saisir l'occasion d'en apprendre plus sur lui, l'ancien leader du groupe punk Ex Post Facto ? Bientôt, des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s'écroule dans la neige.

Qu'est-ce qui peut bien relier ces personnages à ce drame ? Alors que rien ne les prédestinait à se rencontrer, leurs histoires ne vont cesser de se croiser et de s'entremêler jusqu'au blackout du 13 juillet 1977. Une immense coupure de courant plonge alors New York dans le noir. Leurs vies en seront bouleversées à jamais...

Il est des livres dont il est difficile de parler, ce sont des livres qui se ressentent, que l'on respire, pour lesquels on tremblent. Ce sont des livres qui vivent, qui palpitent pendant la lecture...

City on fire fait partie de ceux-ci.

J'ai attendu plus qu'à mon habitude avant d'écrire cette chronique, j'avais besoin de reprendre mon souffle de mettre une distance avec le récit, de le digérer, de l'analyser pour enfin entrevoir si je l'avais aimé ou non.

La réponse est Oui, un Oui majuscule, un Oui empli de la certitude que je n'oublierai pas ce récit.

Une vaste palette de personnages défilent et se croisent dans ce roman, semblables à la foule qui arpente les rues de New York. On se croise sans se voir. On les croise sans les voir.

Nous sommes en 1976, et c'est une New York bigarrée qui se dessine sous nos yeux. Quartiers défavorisés, quartiers huppés, tout le monde s'anime sous les mots d'une plume maitrisée et juste.

Un vent de révolte libertaire gronde, la décadence menace l'Amérique bien pensante en dansant sur du rock-punk. New-York se dresse, palpite. New York est dans l'excès, elle veut vivre. Parce que c'est elle, Oh, New York, New York qui est le protagoniste de ces 1000 pages. Les personnages n'en sont que des composantes, des souffles de sa respiration... Et cette New York des années 70, si fidèlement rendue dans ce roman singulier, n'est pas si différente de celle de maintenant. Les luttes de pouvoir sont encore là, les crimes aussi, on lutte toujours pour le droit à la différence, on essaye toujours de s'évader comme on peut pour faire taire la sauvagerie que l'on porte en nous. Le portrait qui en est fait en est même effrayant. Effrayant de réalisme. Effrayant de justesse. Effrayant de noirceur aussi.

Alors oui, j'ai aimé ce roman aux mille facettes. Ces milles pages qui m'ont fait peur dans un premier temps ont été absorbées complètement, même si peut-être un peu plus lentement que d'habitude je dois le reconnaître. New York m'a prise dans ses filets, m'empêchant de me plonger dans toute lecture parallèle pour reprendre mon souffle. Ce premier roman est pour moi une réelle performance.

Ce qui ne gâche rien, l'édition est magnifique, l'insertion de photos a véritablement piqué ma curiosité, et je dois le confesser, si j'ai lu ce roman sur ma liseuse, j'ai ensuite acheté la version papier pour l'avoir dans ma bibliothèque. Je le voulais, il devait y être. Sans plus attendre.


Pour lire la chronique du Chat du Cheshire, c'est ici !

23 commentaires:

  1. Merci pour le partage <3 ! Sinon, je suis contente que ce livre t'ait touché, il est vraiment particulier :) !

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    1. Normal pour le partage!

      Il est très dense, et assez atypique finalement. Mais ça a été une bonne lecture!

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  2. j'adore avoir des photos et voir tout ce qu'on peut découvrir comme ça ! Contente que tu ais passé un si bon moment du coup avec l'histoire!

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    1. Le livre-objet est vraiment réussi, et l'histoire est vraiment bien!

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  3. Je suis venue de Babelio, continuer la découverte sur ton blog : J'avais lu un extrait de ce livre dans "lire" de février, je lui avais mis un "à voir". Au vu de ta critique, je crois que cela va être "tout vu"...
    Un de plus dans ma PAL ;-)
    Je te comprends, pour les photos en e-book, c'est pas top...

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    1. Merci de ta venue et de ton commentaire ! Je vais aller visiter ton blog!

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    2. Merci pour ta visite, Céline ! "City on Fire" est maintenant dans ma PAL ! Hâte de le lire...

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  4. Tu en parles vraiment bien et me donnes envie d'en savoir plus sur ce roman.

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    1. Ça a été pour moi une belle découverte... Une surprise je dois dire, j'avais un peu peur vu la densité du roman, mais non, j'ai beaucoup aimé!

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  5. Oh non, toi aussi tu t'y mets. Ok, il va falloir arrêter de me tenter de partout avec ce livre. Il fait 800 pages! C'est une brique! Mais avouons-le, il a l'air super bien! Une autre façon de découvrir New- York!

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    1. Et oui, moi aussi je m'y mets! :)

      Un sacré pavé, mais un bon pavé!

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  6. Un livre qui a fait du bruit lors de sa sortie... Et il ne me tente pas plus que ça pour le moment. Peut-être un jour.

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    1. Je comprends qu'il ne te tente pas, il y a eu beaucoup de battage médiatique, et ça peut décourager aussi.

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  7. C’est tout à fait le genre de livre qui me plait! Tu m’as convaincue avec ça :

    « Il est des livres dont il est difficile de parler, ce sont des livres qui se ressentent, que l'on respire, pour lesquels on tremblent. Ce sont des livres qui vivent, qui palpitent pendant la lecture... »

    Tout ce que j’aime…
    Gros bisous et bon dimanche à toi Céline

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    1. Je pense que c'est un roman qui pourrait te plaire! Et en plus l'objet est très beau!

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  8. Il me fait tellement envie celui-là !!! Je résiste, mais je sens que je vais finir par craquer et l'acheter ^^

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    1. Le prix fait un peu reculer, mais il n'est pas exagéré vu l'objet. Je suis contente de l'avoir dans ma bibliothèque!

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  9. Alors si maintenant tu es de mèche avec Le Chat pour me tenter furieusement, ce n'est pas comme ça que je vais faire rapetisser ma liste d'envies moi :D

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    1. Moi? (Air innocent sur mon visage, le Chat affiche la même expression). Pas du tout! Je suis comme l'agneau qui vient de de naître! (mais c'est quand même un très bon roman!)

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  10. Il me fait envie maintenant ce roman et pourtant je n'en avais jamais entendu parler! j'aime les romans qui nous retourne et qui au final se révèle être des pépites :D meci pour la découverte Céline :)

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    1. C'est un roman complexe, je crois que c'est d'ailleurs ça qui m'a le plus séduite. En plus de New York qui devient un véritable personnage...

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  11. Tiens tiens, il m'inspire la même chose mais je traine bien plus que toi puisque je l'ai lu en décembre et je n'ai toujours pas écrit ma chronique... Je sens que Plon va me taper sur les doigts....

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    1. Le chroniquer n'a pas été chose facile je dois dire. Mais c'est un roman que je garde ancré en moi...

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