jeudi 10 mars 2016

Saisis ta chance, Bartholomew Neil, Matthew Quick

J'aimerais que nous soyons des amis secrets, Richard Gere. » Pendant trente-huit ans, Bartholomew Neil a vécu avec sa mère; jusqu'au jour où elle tombe malade et meurt. Comment vivre sans elle ? Bartholomew pense avoir trouvé la voie quand il découvre une lettre de Richard Gere sur le Tibet libre dans le tiroir à sous-vêtements de sa mère. Les derniers temps, celle-ci l'appelait Richard; il y a forcément un lien cosmique. Croyant que l'acteur est destiné à l'aider, Bartholomew commence sa nouvelle vie en écrivant à Richard Gere. Jung et le Dalaï Lama, la philosophie et la foi, les contacts avec les aliens et la télépathie avec les chats, l'Eglise catholique et les mystères féminins; il explore tout dans sa relation épistolaire à sens unique. Mais ce que révèlent surtout ses lettres, c'est la quête touchante de Bartholomew pour se construire sa propre famille. Aidé par des amis inattendus, il s'embarque bientôt dans une Ford Focus de location, à la recherche d'un mystérieux Parlement des Chats et de son père biologique...


Cher M. Richard Gere,

S'il y a bien une personne à qui je ne n'aurais jamais pensé écrire, c'est bien vous. J'ai vu certains de vos films, évidemment, j'ai adoré Pretty Woman en son temps... Je connais aussi votre engagement envers les moines du Tibet, j'ai bien dû lire un ou deux articles sur le sujet, mais je dois dire que ça s'arrête là. Ah si, je sais que vous avez maintenant les cheveux blancs. Pas de quoi faire tout un fromage alors...

Quand j'ai vu que Bartholomew commençait à vous écrire, vous, son confident involontaire, je me suis quand même demandée ce qui n'allait pas chez lui. D'accord, sa mère est décédée d'un cancer du cerveau et pendant ses dernières semaines de vie, elle l'appelait Richard, en référence à vous, Richard Gere, son acteur préféré... D'accord aussi, Bartholomew est un brin étrange, vieux garçon de quarante ans encore chez sa mère et amoureux d'une Filleliothécaire. 

Mais quand même... Inutile de vous préciser, sans vouloir vous offenser, que j'étais franchement perplexe à la lecture de ces premières lettres.

Et puis, plus j'avançais dans cette correspondance atypique que vous ne recevrez jamais, plus ce Bartholomew me devenait sympathique, non pas parce qu'il avait un ami imaginaire célèbre (désolée de vous le dire, mais ce n'est pas cela qui a fait trembler mon petit cœur... Et certains de vos conseils sont en plus franchement contestables, il aurait pu choisir mieux comme conscience) mais parce que sa vision du monde est particulière attachante et que finalement ces lettres ne sont qu'un moyen de réfléchir à sa vie et de guider ses pas, un moyen de trouver la force d'agir enfin.

Alors, je les ai lues avec une attention redoublée, j'ai écouté votre voix résonner dans sa tête et le convaincre de dépasser ses propres limites, j'ai savouré cette galerie bigarrée de personnages (le père McNamée est tout bonnement succulent et nous offre des passages hilarants) qui croisent sa route, j'ai moi aussi voulu voir ce Parlement des Chats et je me suis même surprise à verser une larme arrivée à la dernière page.

Je me suis dit que j'aurais aimé rencontrer Bartholomew, même si, et j'en suis navrée, je crois que je n'aurais pas eu l'intelligence de chercher à découvrir qui il est vraiment. Les apparences, toujours ces fichues apparences. J'aurais pourtant eu tort. Bartholomew est finalement bien plus intelligent que la plupart d'entre nous. Il voit les choses telles qu'elles sont vraiment, dans leur essence, il voit les gens dans leur cœur, et cet homme, trop souvent qualifié de simple d'esprit, est capable de changer la vie de ceux qui l'entourent. Et ça, il vous le doit un peu quand même, vous lui avez donné la force d'aligner un pas devant l'autre.

Maintenant, je suis bien embêtée, je ne sais pas comment conclure cette lettre. Un « merci » serait un peu exagéré, vous n'avez rien fait finalement, ce n'est pas vous. Mais je vous dois malgré tout un très bon moment de lecture, avec des sourires et des petites larmes, et il faut bien le dire, c'est beaucoup.

Bien à vous

Le livre-vie

12 commentaires:

  1. Sacré Richard ! ;-) Belle et originale cette critique ! Je ne me serais pas arrêtée sur ce livre, ta critique, me donne envie de le découvrir...

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    1. Ce livre a été une belle surprise pour moi! Clairement je ne me serais pas arrêtée dessus si je n'en avais pas eu l'occasion, et j'aurais eu tort! Merci de ton passage!

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  2. très joli avis et très poétique aussi. C'est assez drôle comme format, on ne s'attend pas à ça mais du coup tu rends très curieuse !

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    1. Le format est très originale, et très réussi aussi.

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  3. Coucou Céline, quel billet original, j’adore, et cette lettre adressée à « Richard ». Sans même avoir lu le livre, à la lecture de tes mots, je suis émue par ce Bartholomew, sa quête, cette famille qu’il recherche, ses réflexions sur sa propre vie. « Les apparences, toujours ces fichues apparences » comme tu le dis tellement bien, alors que bien des gens s'élèvent dans leur raisonnement bien plus haut que la plupart d’entre nous!
    Comme il a l'air fort ce beau roman!
    Bisous

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    1. C'est une jolie recontre livresque, une belle surprise!

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  4. Je ne connaissais pas mais je retiens l'idée !

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  5. Ta chronique épistolaire est top ! Richard va voir sa boîte aux lettres exploser si ça continue… Mais pas avec mes lettres, ça c'est sûr, je ne suis pas sensible à son charme, enfin s'il en a un..., sorry Richard ^^ Ce roman semble original, alors merci de la découverte :)

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    1. C'est un roman vraiment original! Même s'il parle de Richard Gere! lol

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  6. Je dois dire que ton avis est tentant mais je ne pense pas lire ce roman malgré tout. En tout cas joli chronique et oui Pretty Woman c'est un sacré film :D

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