Les
plus belles histoires sont celles qui transforment votre vie pour
toujours.
Tom
Michell a vingt ans lorsqu’il quitte son Angleterre natale pour
aller enseigner l’anglais en Argentine, des rêves de Che Guevara
et de périples en mobylette plein la tête. Lors d’un court séjour
en Uruguay, un accident pétrolier cause la mort de milliers de
manchots. Sur la plage, alors qu’il contemple ce carnage, Tom
remarque que l’un des animaux est toujours vivant. Il vient à son
secours, le nettoie et le nourrit, lui sauvant ainsi la vie. Mais
quand Tom le ramène à la mer pour le relâcher, le manchot refuse
de le quitter. À plusieurs reprises, il ressort de l’eau et va
même jusqu’à traverser la route pour rejoindre Tom. Qu’à cela
ne tienne, ce dernier décide de l’emmener avec lui en Argentine.
Terminée, la bohème cheveux au vent : commence alors une drôle de
vie pour les deux nouveaux colocataires, mais l’espiègle manchot,
désormais baptisé Juan Salvador, devient la mascotte de tout le
campus. Personne ne résiste aux charmes de cet être hors pair qui
finit par transformer l'existence de tous ceux qui croisent son
chemin.
Parfois,
il suffit de peu de choses pour marquer une vie, une décision prise
à un moment « T », une rencontre au détour d'une rue,
un sauvetage sur une plage...
Tom
en fait l'expérience quand sa route croise celle d'un curieux
animal, un pingouin englué dans une masse de pétrole et seul
survivant d'un banc déjà mort étouffé. Tom aurait pu passer son
chemin, faire comme s'il n'avait pas croisé le regard de l'animal,
mais ces yeux... ces yeux l'ont fait commettre l'impensable :
repartir avec le pingouin sous le bras et tenter de le sauver.
Je
ne savais pas comment classer ce roman avant d'entamer sa lecture. Il
avait des accents de Kourkov et de son pingouin ou encore de
Sepúlveda et de son histoire de Chat et de Mouette. J'avais adoré
les deux, j'adore l'Amérique Latine, il ne m'en fallait pas plus
pour me lancer dans l'aventure.
Finalement,
ce récit ne ressemble ni au pingouin de Kourkov, ni à la mouette de
Sepulveda. C'est le récit d'une rencontre, avec pour toile de fond
l'histoire mouvementée de l'Argentine dans les années 60-70. J'ai
évidemment eu beaucoup de sympathie pour Juan Salvador, une certaine
tendresse même, et la recherche, les explications de l'auteur sur
les pingouins donnent un vrai réalisme à cette histoire. Au fil des
pages, Juan Salvador devient un pilier du College où enseigne Tom :
oreille attentive, être reposant, il amène les uns et les autres à
communiquer et à se révéler. Se crée autour de lui une véritable
communauté empreinte de solidarité dans le chaos de l'Argentine,
une bulle de paix dans le tumulte de l'histoire. L'auteur par les
pérégrinations du héros nous dresse un portrait de l'Argentine à
l'époque : l'inflation, les pénuries, la langue et les langues
parlées, la rudesse de l'environnement, sa beauté aussi, la
photographie est fidèle. Je regrette juste que ces instantanés
n'aient pas toujours été mis en relation direct avec le pingouin,
que celui-ci ait été un peu trop absent du récit par moment, qu'il
n'ait pas été un acteur dans cette Histoire en évolution, mais là
est la frontière fiction et réalité, et c'est sans doute mieux
ainsi.
Je veuuuux !!
RépondreSupprimerIl est très sympa et permet de découvrir une période sombre de l'Argentine.
SupprimerEncore une découverte qui sort de l'ordinaire, et j'aime ça ! Je sais qu'avec toi, je fais toujours de belles et étonnantes rencontres :)
RépondreSupprimerMerci à toi de tes visites!
SupprimerContente que tu ais trouvé une nouvelle histoire aussi poignante
RépondreSupprimeroui!
SupprimerPendant une ou deux seconde, j'ai cru que mes yeux embrumés de fatigue avaient mal lu... Mais non, il s'agit bien d'une histoire de pingouin! Voilà qui est insolite! ;)
RépondreSupprimerEt oui! Une histoire de pingouins!
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