Ushuaia,
la fin du monde, le début de tout.
Deb
et Keller se retrouvent chaque année au coeur des eaux froides de
l’Antarctique pour étudier les manchots empereurs et les Adélie.
Dans ce bout du monde entouré de glaciers et d’icebergs, ils
oublient pour un temps les chagrins de leurs vies. Mais
l’Antarctique, comme leur amour, est fragile et menacé.
Une
nouvelle saison commence. Au moment de lever l’ancre, Keller n’est
pas à bord du Cormoran, le bateau qui doit les conduire à la
station de recherche. Peu après, le Cormoran reçoit un signal de
détresse d’un paquebot de croisière prisonnier des glaces…
Il
y a des étendues sur notre belle planète que j'aimerais visiter
avant qu'il ne soit trop tard. La Patagonie en est une, l'Everest
aussi, mais sans l'option « touristes » si possible (et
dans mes rêves aussi, j'ai le vertige ! ), l'Articque et
l'Antarctique également.
L'un
des gros avantages de la lecture est qu'elle rend possible ce que la
vie nous refuse, et j'ai donc embarqué auprès de Keller et de Deb
vers le sud Austral.
Le
vent cinglant a soufflé, la glace a crissé sous mes pieds, les
icebergs se sont décrochés, j'ai vécu une expérience hors normes
avec un pingouin, j'ai découvert les couples de glace qui vibrent
au son de la passion qui les unit, cette même passion dévorante qui
les pousse à revenir, année après année, vers cette terre
hostile.
Et
j'ai tremblé.
Dès les premières pages, la catastrophe est annoncée.
J'ai
tremblé parce que je ne voulais pas que cela se produise, que la
bêtise des gens, de L'autralis, ce navire touristique pas du tout
conçu pour affronter la glace, conduise à ce désastre.
Je
savais et pourtant rien n'y a fait. Certains chapitres ont remonté
le temps, d'autres m'ont ramenée au présent et je n'ai pas pu
empêcher mon cœur de s'accélérer, ma gorge de se nouer.
Oui, je
savais. Et parce que j'ai profondément aimé Deb et Keller, parce
que j'ai vécu cette étendue de glace, j'ai compris cette âme d'une
terre qui vous attire comme un aimant, qui accepte de danser avec
vous et qui vous offre ce qu'elle a à vous offrir, quitte à faire
payer son tribut ensuite.
C'est
un récit extrêmement intelligent que nous livre Midge Raymond.
Au-delà de la très belle histoire qui se tisse entre les
protagonistes, d'une plume agréable, l'on découvre l'envers de la médaille, non seulement
le réchauffement climatique qui fait fondre la glace, mais aussi le tourisme à outrance, celui avide
d'aventures à l'abri d'un bateau de croisière où le luxe déborde
tellement qu'il pourrait provoquer à lui seul le naufrage. Les
incohérences de notre société de consommation sont mentionnées
subtilement, par petites touches. Pas besoin d'un discours
moralisateur pesant pour nous en faire prendre conscience. La documentation solide sur laquelle s'appuie
l'auteure et le compte à rebours des pages suffisent.
Comme l'Australis, nous
courons à notre perte mais sommes incapables de faire machine
arrière.
Le
plaisir éprouvé pendant cette lecture a été tel que je n'ai pas
pu la chroniquer immédiatement. J'ai eu besoin de garder encore un
peu pour moi les émotions sourdes qui tourbillonnaient dans ma
poitrine. La joie, l'amour, la tristesse mais aussi la colère, cette même colère qui m'étreint au quotidien devant certaines situations... Le silence m'était nécessaire pour
savourer un peu plus les mots, le message.
Nous
sommes devenus notre propre bourreau et semons notre lot de victimes
sur notre passage... Et notre cécité nous empêche de nous en rendre
compte.
PS :
Encore un livre qui parle des pingouins (j'ai d'ailleurs appris
beaucoup de choses avec Deb, ils sont fascinants), je me demande si
je ne devrais pas y voir un message subliminal. Finalement, les
pingouins sont les animaux les plus représentés sur ce blog :
ici et là.
L'ensemble a l'air assez bien amené, puis les paysages devaient être impressionnants.
RépondreSupprimerIl y a une vraie ambiance hivernale dedans, j'ai vraiment beaucoup aimé.
SupprimerMoi aussi je cours à ma perte quand je passe par ici, mais que veux tu, impossible de faire machine arrière, le gouvernail ne répond plus à mes injonctions ^_^ Et puis quand il s'agit de voir du pays, je suis toujours partante ;) Alors merci pour cette dépaysante découverte :)
RépondreSupprimerJ'espère que cette série te plaira!
SupprimerJe ne connaissais pas du tout ce livre mais tu me l'as déjà vendu avec ton avis ! ** Il va vite filer dans ma Wishlist ce petit là :)
RépondreSupprimerBonne lecture alors!
SupprimerLe Sud austral moi ça me passionne!
RépondreSupprimerLe froid et la glace, même pas peur :D
Les icebergs, MAGNIFIQUES!!!
Le réchauffement climatique et le tourisme à outrance, par contre, ça m'attriste. Notre planète se détruit peu à peu, à cause de l'inconscience de l'homme et de sa main dévastatrice. C'est à pleurer...
Je veux vraiment lire ce livre touchant...
Joyeuses fêtes Céline et à bientôt
Je ne peux qu'être d'accord avec toi... Nous courons à notre perte...
SupprimerJe pense que c'est un roman qui pourrait te plaire, il met vraiment le doigt sur ce qui ne va pas dans notre monde...
Très belle et prenante chronique, comme d'habitude! Tu me donnes envie de voyager avec ce livre :)
RépondreSupprimerJ'espère que le voyage te plaira!
SupprimerJ'aimerais beaucoup le lire :)
RépondreSupprimerIl devrait te plaire je pense
SupprimerIl me fait vraiment envie. Le sujet du réchauffement climatique m'intéresse beaucoup. Je l'ai noté dans ma pile d'envies.
RépondreSupprimerLe sujet de l'environnement est vraiment bien mené, j'ai adoré la façon dont il est traité...
SupprimerJ'ai envoyé un email à mon libraire pour voir s'il l'avait en stock où sinon, qu'il me le commande.
SupprimerJ'ai hâte de lire ta chronique! J'espère qu'il te plaira!
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