Indécent :
Pour surmonter le brusque décès de son
père, Layken, âgée de 18 ans, part s'installer avec sa mère et
son frère dans le Michigan. Sa famille la considère comme un roc,
mais en son for intérieur, elle est désespérée. Bientôt, une
rencontre va tout changer : celle de Will, son voisin passionné de
poésie, un être lumineux, patient et protecteur, qui partage
beaucoup d'intérêts communs avec Lake, peut-être même trop...
Après un premier rendez-vous exceptionnel, le quotidien reprend ses
droits et amène avec lui un obstacle infranchissable. Les
circonstances auront-elles raison de leur attirance hors du commun ?
Incandescent :
Après le départ de la mère de
Layken, elle et Will continuent leurs études tout en veillant sur
leurs frères, ce qui ne leur laisse pas beaucoup de temps pour leur
vie de couple. De plus, une trahison dans le passé de Will se
profile.
Claquer...
Voilà l'une des significations que l'on donne au mot « slam ».
Cela viendrait de « To slam (a door) ». Faire claquer les
mots, faire claquer son message. Ecrire un texte qui ait un sens, un
vrai. Un texte qui soit un cri, celui des entrailles, celui du cœur.
Un texte qui parle de soi et qu'ensuite, on va dire. Pas chanter,
mais dire, en l'énonçant pour donner de la force aux phrases, aux mots, aux émotions.
Les
mots me fascinent. Le slam me fascine. Je m'y suis toujours beaucoup intéressée. J'y vois une sorte de renouveau
à la poésie, un genre dans lequel les barrières tombent. Pas
besoin d'être un génie pour faire parler son cœur. Pas besoin d'être cultivé. Pas besoin de vivre dans un quartier chic ou au contraire dans une banlieue. Le slam aime la différence, quelle qu'elle soit. Nous sommes tous différents. Tous. Le slam est
porteur d'émotions, de vérités. Nos émotions, nos vérités.
Logique
donc que je me sois ruée sur Indecent et Incandescent
de Collen Hoover. Logique aussi que j'en attende beaucoup. J'aime cette auteure dont les écrits "claquent". Hoppeless et Maybe someday, sont des textes forts.
Premier constat, c'est inégal et c'est dommage.
Le récit ne "claque" pas, il n'a pas la force d'un bon slam. Je le regrette beaucoup.
Indécent.
C'est
indéniablement le volume que j'ai préféré. Lake et Will sont très
touchants. Lui a grandi trop vite avec un destin qui lui a joué de
bien mauvais tours. Adulte avant l'heure, il essaye de garder un
semblant d'insouciance, même si celle-ci cadre difficilement avec
ses responsabilités. Le slam est pour lui un exutoire, un moyen de garder la tête hors de l'eau, un moyen de dire ce qu'il doit taire. Le slam lui permet d'exister, d'être lui.
Sa rencontre avec Lake va tout bouleverser. Le cœur n'a que faire des responsabilités. L'armure de Will se fissure, son être oscille. L'équilibre qu'il a instauré avec peine bascule. Il va devoir faire des
choix, se comporter encore plus en adulte. Les doutes, les peurs
ressurgissent devant cette jeune femme qui emporte tout sur son
passage.
La vie n'a pas décidé d'épargner Lake non plus, la
tragédie frappe une nouvelle fois les siens. Elle va devoir prendre,
elle aussi, des décisions normalement réservées aux adultes. La
vie est ainsi faite, elle est faite de choix, de décisions.
Le
récit de Collen Hoover s'engage sur des sentiers connus, celui d'une
relation entre un prof et son élève. Mais elle réussit à
apporter une touche d'originalité : le drame, le poids de la
vie qui fait plier l'échine. Les personnages sont très attachants,
Lake, Will, les petits frères, Julia sont porteurs d'émotions
mais ce sont des émotions sur lesquelles l'auteure passe trop vite. Leur impact n'a pas la résonance attendue, la porte ne claque pas vraiment, elle se referme, lentement, sans bruit.
Incandescent.
Même si Indécent n'avait pas été un roman qui
m'avait transpercé le cœur, j'avais aimé les personnages, donc les
retrouver m'était une idée agréable. Mais je suis déçue. Les défauts du 1 sont exacerbés dans le 2. Ce
que vivent Lake et Will est dramatique. Elever seuls de jeunes enfants, faire face au poids du quotidien n'est pas une tâche aisée. Et pourtant, le récit manque de cette tension dramatique qui aurait alimenté
les mots. L'auteure introduit des évènements pour créer cette
tension, mais ils étaient inutiles à mes yeux. L'histoire en
elle-même n'en avait pas besoin. Ces mêmes évènements sont
traités avec la même légèreté que le reste. La remise en
question reste en surface, tout n'est que surface. Le slam n'est plus
un fil conducteur, il perd de son sens. Il n'est là que parce Will était
un slameur dans le volume 1. C'était pourtant un vivier d'émotions
brutes, d'autant plus que certaines idées sont vraiment fortes. Le
harcèlement à l'école aurait mérité d'être mieux exploité, la
perte, le passage à l'âge adulte aussi. J'aurais aimé recevoir une claque émotionnelle, frémir, être habitée par les mots, mais ils m'ont glissé dessus. Malheureusement.
Plutôt que mille discours sur le slam, une petite vidéo de Grand Corps Malade pour illustrer.
En
en compagnie de Richard Bohringer (Grand Corps Malade a également fait slamer
Charles Aznavour).
Et pour ceux que le sujet intéresse, un entretien sur l'utilité du slam en milieu scolaire.
https://slamvs.files.wordpress.com/2010/03/cahiers_pedago_slam.pdf
Parce que j'aime bien Grand Corps Malade, je note ;) !
RépondreSupprimerToi aussi tu aimes Grand Corps Malade! Aurais-tu bon goût?!
SupprimerPlus sérieusement, tu risques d'être "déçue" si tu attends beaucoup de slam dans ces romans. C'est mon principal regret...
Arf effectivement dommage pour le slam.... OSERAIS-tu suggérer que je n'ai pas de goûts ?!
SupprimerMOIIII?? Pas du tout... Jamais je n'oserais... Non, jamais.... (enfin, juste pour Colin...) :)
SupprimerTu as tout faut Le chat et moi, on a très bon goûts. Même si je n'écoute pas tout, j'aime bien Grands corps malade également. Il va falloir revoir ton jugement Céline :P
SupprimerMais vous vous rattrapez les filles, vous vous rattrapez! Aimer Grand Corps Malade est un bon point pour vous, vraiment! Il m'en ferait presque oublier les cookies!
SupprimerUn jour il faudrait que je tente j'en avais entendu beaucoup de bien mais c'est dommage que ça n'ait pas donné l'effet que tu attendais...
RépondreSupprimerJe l'ai vraiment trouvé en dessous de Maybe Someday. C'est dommage.
SupprimerJ'aime bien cette auteure alors je les lirai ^^
RépondreSupprimerC'est ceux que j'ai le moins aimés de l'auteure pour le moment, mais la plupart des critiques sont excellentes!
SupprimerIl faut que je lise cette saga :)
RépondreSupprimerJ'espère qu'elle te plaira!
SupprimerJ'ai adoré Maybe Someday même si ce n'était pas un coup de cœur, il ne me tarde de découvrir les autres romans de Colleen Hoover!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé Maybe Someday. En général, j'apprécie ce que fait l'auteur. Si tu as l'occasion, lis Hopeless, qui est très fort en émotions.
SupprimerJ'ai adoré le premier tome, il faut que je lise le suivant maintenant ^^.
RépondreSupprimerJ'espère que tu aimeras ce deuxième tome!
SupprimerJ'aime énormément cette vidéo de Grand Corps Malade ! Rien que pour elle, un immense merci :)
RépondreSupprimerJe rajoute à ma liste d'auteurs à découvrir Colleen Hoover ;-)
J'adore Grand Corps Malade. Ses textes me parlent énormément, son implication aussi. C'est un sacré bonhomme!
SupprimerJ'espère que tu aimeras Colleen Hoover!
Ah dommage que tu aies été un peu déçue, en tout cas je me dois de découvrir la plume de cette dame :3
RépondreSupprimerOui, c'est sûr! Les critiques sur ces deux romans sont très bonnes malgré tout!
SupprimerUne petite déception pour des raisons identiques aux tiennes. Dommage mais heureusement qu'il s'agit là d'une exception (du moins pour tous les livres que j'ai lu de CH).
RépondreSupprimerOui, pour moi aussi il s'agit d'une exception pour le moment!
Supprimer