1964,
dans la petite ville de Three Rivers, Connecticut. Felix, 10 ans,
fréquente l'école catholique St Aloysius, où sévissent entre
autres la très psychorigide sœur Dymphna et Rosalie Twerskie,
première de classe et du poil aux pattes : le genre de pimbêche à
lever le doigt avant la sonnerie pour s'assurer qu'il n'y a pas de
devoirs, juste au cas où. Le soir, après la classe, Felix retrouve
le diner famililal et tente tant bien que mal de faire ses devoirs,
tout en admirant, crayon à la bouche, le poster de la star de cinéma
Annette Funicello, qui, pour la plus grande fierté de ses parents,
est une cousine éloignée... Mais un jour, tout dérape. À cause
d'une sombre histoire de paille, de boulettes de papier et de chauve-
souris, sœur Dymphna finit délirante sous un bureau et se voit
envoyée en maison de repos. Débarque alors l'incroyable Madame
Marguerite, québécoise, pull-over rouge moulant, talons hauts et
jupes fendues : le genre exotique pour les environs. Et comme les
bonnes nouvelles n'arrivent pas seules, elle est suivie de près par
Zenhya, jeune fille russe au caractère bien trempé, un franc-parler
saisissant, déjà du monde au balcon, et une éducation sexuelle
très avancée. Et Felix Funicello grandit, et Felix Funicello
s'émerveille. Entre la découverte des baisers à la française, les
premiers frissons de l'école buissonnière, la jouissive descente
aux enfers de Rosalie Twerskie et le si énigmatique parfum « Cognac
» de la prof, le CM2 du jeune garçon sera grandiose, et la fête de
fin d'année inoubliable. Qui sait, peut-être pourra-t-il voir
Annette autrement qu'en poster ? Et l'embrasser pour de vrai ?
A
dix ans, j'avais des couettes ou des tresses suivant l'humeur du jour
de ma mère et je la suppliais de me laisser aller en vélo
à l'école, pour faire comme les grands.
A dix ans, mon meilleur
copain s'appelait Séverin, et il avait les clés de sa maison autour
de son cou -le chanceux! je pensais à l'époque- parce que ses
parents travaillaient beaucoup, et il venait parfois en pantoufles en
classe parce qu'il oubliait de mettre ses chaussures.
A
dix ans, j'étais terrorisée par les mauvaises notes et ne savais
pas sauter à la corde, manque de coordination, une corde à sauter
dans les mains et je manquais de décapiter tout le monde
(d'ailleurs, je ne suis pas plus habile maintenant... ).
A
dix ans, j'en faisais de choses, je vivais dans un univers peuplés
de rêves et d'aventures en tout genre (ça n'a pas changé non plus)
et j'essayais de comprendre le monde qui m'entourait.
Un
peu comme Felix.
Felix
est le plus petit de sa classe et le deuxième juste derrière
Rosalie Twerski, la fayotte de service, vous savez, celle qui a
toujours la main levée et n'hésite pas à dénoncer ces camarades.
Lonny est son meilleur copain. Il est plus grand que lui, mais c'est
normal, il a deux ans de plus, et lui, contrairement à Felix, il
s'installe au fond de la classe, ou plutôt on l'installe au fond de
la classe. Parce que Soeur Dymphna n'est pas facile. En plus d'être
sévère, elle a une légère tendance à la dépression et au
passage de films en classe quand le rideau noir s'abat sur elle. Et
par un fâcheux concours de circonstances (auquel Félix est bien
évidemment étranger, il est beaucoup trop sage avec ses boucles
brunes et son air de premier, euh.. second de la classe, non, ça n'a
rien à voir avec ses tirs qui ont malencontreusement raté leur
cible pour atteindre un obstacle non identifié et imprévu), Soeur
Dymphna se voit obligée d'abandonner l'école et est remplacée
par Melle Marguerite, la nouvelle instit', une laïque dans une
institution privée, qui arrive avec ses manières libres et son
français québecois.
L'année
scolaire qui s'annonçait insipide devient franchement plus...
originale.
Wally
Lamb nous livre dans un portrait tendre et teinté d'humour de
l'enfance qui découvre la vie. Felix est grand maintenant, il a dix
ans, il comprend tout, ou presque. Et ce qu'il ne comprend pas, il
doit le comprendre pour ne pas être ridicule, l'adolescence est sur
le pas de la porte. Son copain Lonny sait plein de choses, il fait
des blagues qui font rire tout le monde, un peu comme Chino, le
serveur du restaurant de la famille, mais Felix ne peut surtout pas
avouer qu'il ne comprend pas toujours leurs blagues. Il se pose des questions, la sexualité commence à l'interpeler et il a essayé
de demander des explications à son père, mais celui-ci évite la question et
trouve des excuses. Il se défile.
Felix
porte un regard naïf sur l'Amérique des années 60, sur la
modernité qui envahit le monde, les concours de cuisine et les
spectacles à l'école, sur la famille,
sur les amis (Zhenya et sa langue qui fourche est un personnage
déluré très rafraîchissant dans ce contexte de Guerre Froide et
de la peur de l'autre) et sur tout ce qui semble important quand on a dix
ans.
C'est
un roman que j'ai apprécié mais qui m'a un peu laissée sur ma faim.
Il aurait pu me marquer, mais malheureusement, je n'en garderai pas
un souvenir impérissable. Sans savoir pourquoi, j'avais en tête Netirez pas sur l'oiseau moqueur en attaquant le récit (qui n'ont
de point commun que le récit de l'enfance), et peut-être que cela a
conditionné ma façon d'aborder la trame. La première partie a
manqué de rythme à mon goût, mais a malgré tout été compensée par
la fin qui m'a fait franchement sourire, comme un diesel qui met du
temps à démarrer.
Par
contre je m'interroge, pourquoi ce titre dans la version française ?
On est bien loin du Wishin' and Hopin' original...
Je viens de le lire également et comme toi je n'en garderai pas un souvenir impérissable. J'ai mis du temps à m'attacher à Félix. Et oui, ce titre français qui n'a rien à voir avec l'original... Je cherche encore la raison d'un tel choix.
RépondreSupprimerBon week-end!
Le choix du titre, je ne le comprends vraiment pas. Il manque effectivement un petit quelque chose à Félix pour être attachant.
SupprimerCa peut etre sympa, un autre type de perspective. Merci de la découverte
RépondreSupprimerDe rien!
SupprimerUn titre surprenant en effet, destiné à amuser plus qu'à racoler sans doute ?...
RépondreSupprimerEn tout cas, ce que tu en dis a retenu mon attention, il pourrait bien me tenter. Même si effectivement, on est visiblement loin de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.
On est loin effectivement, et le titre gâche un peu, c'est dommage je trouve.
SupprimerMerci pour la découverte ! :)
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore lu celui-ci qui t'a laissé sur ta faim. Mais je suis une GRANDE FAN de Wally Lamb, c'est mon chouchou!!!!!
RépondreSupprimerJ'ai adoré Le chant de Dolorès, aussi Le Chagrin et la Grâce mais mon IMMENSE coup de cœur va à La puissance des vaincus. Avec celui-là je partirais sur une île déserte! J'ai gobé les 1000 pages en 4 jours, ça ne m'était jamais arrivée avant. Quel excellent roman! Ohhhh que c'est bon!!!
Bisous
Merci pour les titre! Je vais alors continuer la découverte de Wally Lamb!
SupprimerEffectivement le titre en français laisse à désirer par rapport au titre original! Pas sûre que ça me plairait :)
RépondreSupprimerJe trouve que le titre donne une tonalité que le roman n'a pas, c'est dommage...
SupprimerJ'aimerais beaucoup le lire ^^
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira!
SupprimerAllez hop, séance de rattrapage de retard bloguesque pour moi, depuis le temps que je le promets !
RépondreSupprimerJ'y vais en mode rétropédalage, tant pis, j'en prends le risque, donc je commence par cet article encore tout chaud.
Alors, franchement, je ne comprends pas le titre... l'éditeur français aurait pu trouver mieux, ça sonne un peu lourdingue là, quand même.
Surtout que ta chronique donne l'impression que c'est un roman bien plus fin que ça.
Pour ma part, j'aime bien ce genre de récit avec des enfants au centre de tout, c'est souvent frais ; mais clairement, si je n'avais pas lu ton retour, avec un titre pareil, je serais passée dessus sans m'arrêter.
(au fait, je crois que je n'ai pas encore répondu à tes com', je ne sais plus si je te l'ai dit mais si tu veux "Je le veux", je peux te l'envoyer... si une couverture machouillée par un chaton ne te dérange pas - la petite dernière est une terreur)
Tu as été super courageuse de tout rattraper!
SupprimerContente de te revoir par ici. Je comprends le manque de temps, oh oui, je comprends...
Oui, le titre gâche un peu tout je trouve, c'est dommage.
Un chaton mâchouiller de livres? Tu me l'envoies? lol
Nan, je garde ma petite terreur (faut dire qu'elle ronronne comme un tracteur pour se faire pardonner) (mais ce matin, je l'ai topée en train d'essayer de boulotter "Maintenant qu'il faut tout le temps nuit sur toi") (pestouille !).
SupprimerEn tout cas, je te mets le livre de côté, c'est cadeau. ;)
Que j'aime les chatons comme ça! Tu es adorable pour le livre!
Supprimersympa ce résumé ....titre à noter .... temps à trouver ..... mais je m'y replonge tout doux ;) moment agréable que de se réfugier dans son fauteuil préféré et de s y adonner ... ET comme tu l'écris plus haut "chacune de nos lectures laisse une graine qui germe" ..... BONNE FIN DE SEMAINE CELINE
RépondreSupprimerOuh la, le temps... Si tu as une recette miracle, je suis preneuse!
SupprimerBon we à toi!
Je l'ai lu, et ça été un moment sympa mais pas hyper transcendant...
RépondreSupprimerC'est exactement ça... Et le titre! Ahhh, ce titre...
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