dimanche 11 septembre 2016

Vengeance haute-couture, Rosalie Ham

1951. Tilly Dunnage est de retour. La petite bâtarde autrefois chassée de chez elle par les préjugés et l’hostilité des bien-pensants est devenue une jeune femme incroyablement élégante et provocante, pour qui le style et le chic de Paris n’ont plus aucun secret. Elle affole les hommes et suscite l’envie des femmes. Sa revanche, elle la tient : toutes celles qui aujourd’hui encore la méprisent veulent à tout prix ses conseils, et ses robes. Tilly coud. Tilly coupe. Mais, en fait, Tilly prépare en secret le grand finale qui vengera son enfance blessée et lui rendra sa dignité. En ne laissant que cendres derrière elle. Et un amour impossible…

Qu'il y a du monde à Dungatar et qu'il est difficile de s'y retrouver au début ! Les premières pages de ce roman m'ont laissée perplexe : on s'attarde sur les habitants de cette charmante bourgade et les scènes qui s'enchaînent de façon apparemment décousue sont autant de photos prises à différents endroits de la ville. Il faut bien reconnaître une chose, ces habitants paraissent... étranges. Oui, étranges. Pas dans le sens où il auraient été enlevés par des extraterrestres planifiant une invasion de la Terre, mais plutôt dans le sens de « il y a mammouth sous gravillon, cette charmante bourgade cache quelque chose ». Et le mammouth semble gros, très gros.

Finalement, ce début déstabilisant est rondement mené. Ces instantanés donnent un bon aperçu du décorum et des acteurs, et distillent le doute sur ce mammouth sous ce gravillon. Sans m'en rendre compte, je m'étais immergée dans l'histoire et je n'allais plus la lâchée.

Tilly, l'héroïne, est pratiquement absente de ces premières pages, mais c'est normal. Elle revient d'une très longue absence et elle prend corps dans le récit au fur-et-à-mesure qu'elle occupe l'espace dans la vie de la population. Par crainte de trop en révéler, je ne m'attarderai pas davantage sur la trame. Il faut la taire pour ne pas gâcher le plaisir.

Sachez juste que les personnages sont truculents, qu'il y a beaucoup d'humour mais que ce n'est pas pour autant un roman drôle, que ma gorge s'est serrée et que j'ai même versé quelques larmes de surprise ou de colère, je ne sais pas vraiment, sans doute un mélange des deux. L'écriture est parfois aride, aussi aride que les habitants, mais elle est d'une efficacité redoutable. Elle insuffle un vrai dynamisme au récit, une vraie respiration à la vie de Tilly.

A l'heure où j'écris ces mots, je peste d'ailleurs encore contre certaines décisions de l'auteur, même si, pour être honnête, elle ne pouvait en prendre de meilleures.

Le roman d'une femme, le roman d'une vie, un roman qui mélange les genres, qui dépeint un portrait au vitriol d'une société qui n'accepte pas la différence.


Une très agréable découverte...

17 commentaires:

  1. Hummm.... Pourquoi pas, éventuellement !

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  2. hmm j'ai appris un mot aujourd'hui... truculent. Jamais entendu. Ca a l'air en tout cas intéresant

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  3. Contente que ce livre t'ai plu ! Je pense qu'il pourrait me plaire à moi aussi :)

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  4. Oh j'ai vu qu'un film allait sortir et je ne savais pas que c'était tiré d'un livre! Je le découvrirais bien :)

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  5. Le roman d’une femme et le portrait d’une société qui n’accepte pas les différences. Ces quelques mots m’ont déjà convaincue...
    Bisous et à bientôt Céline

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  6. J'ai découvert l'existence du film grâce à un article paru sur un blog que je suis (Une robe couleur de lune) et j'ai très très envie de le voir (surtout vu l'actrice choisie pour "porter" Tilly).
    J'essaye de voir le film d'abord et ensuite, j'aviserai pour le roman.
    En tout cas, visiblement, tu as adoré, c'est bon signe.

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    1. Moi j'ai très envie de voir le film, même si je suis perplexe devant de choix de l'acteur (pas l'actrice, je l'adore!)

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  7. Encore un titre que je ne connaissais pas du tout ! Et tu en parles si bien, encore une fois, que je le garde dans un petit coin de ma mémoire, sacrément sollicitée grâce à toi ;-)

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    1. Moi je n'y suis pour rien si tu es faible! :)

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    2. Pour rien, pour rien... c'est vite dit ! :D

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