Andreï, un jeune Russe aux accents de philosophe, est l'un des
passagers de la Flèche jaune, un train express qui semble n'aller vers nulle
part et trimballer en son sein la Russie tout entière. À bord du convoi,
évocation de la célèbre Flèche rouge - ce fleuron de la technologie ferroviaire
soviétique qui relie Moscou à Saint-Pétersbourg -, la petite société des
voyageurs s'organise. Nous suivons Andreï, bien sûr, mais aussi ses étranges
compagnons de route : Gricha et Yvan, les businessmen véreux fans de
Saddam Hussein, Serioja, le converti au matinisme, une nouvelle religion de la
locomotive M-3, ou encore Sergueïevitch, l'éternel nostalgique de l'ère
communiste. Dans une atmosphère où le cocasse côtoie le désespoir, l'auteur
campe une satire sociale enlevée. Et alors que le train continue sa course
folle, Andréï, lui, se choisit un destin.
Cette semaine, j’ai décidé d’embarquer
dans la flèche jaune pour continuer mon voyage à travers la Russie. Tout cela n’est
que métaphorique bien sûr, je me demande encore si le train dans lequel je suis
montée a une réelle destination. Peu importe à vrai dire, ce n’est qu’un détail
de plus du génie de l’absurde de Viktor Pelevine.
Si vous aimez le concret, alors
ce livre n’est pas pour vous. Si par contre vous êtes adepte de l’effet
miroir, de ces réalités qui n’en sont pas mais qui ont un fond bien ancré
malgré tout dans le monde que l’on connait, alors plongez dans Pelevine les
yeux fermés.
La Flèche Jaune m’a emmenée au train
de la vitesse des rayons du soleil qui tombent sur la table alors que vous prenez
votre petit déjeuner du matin, c’est vous dire. Dans ce huis-clos, tous les
personnages sont volontairement stéréotypés, et l’absurde flotte avec le burlesque,
effet miroir de la Russie post-soviétique.
Tout est décousu, puis recousu
par la file interminable des wagons de la Russie. L’opposition Est / Ouest est
flagrante. A l’Est, on vit dans des wagons sans couchettes, sales et bondés et
on utilise du papier journal en guise de papier toilette. A l’Ouest, les
compartiments sont spacieux et confortables et on a du papier
toilette. Un commerce parallèle se tisse dans les couloirs ("Avez-vous du papier toilette à l'effigie de Saddam Hussein?") , on parle de
religion, de Saddam Hussein, de thé…
Lorsque j’ai tourné la dernière
page, le sentiment d’Andréi m’a sauté à la gorge. Ai-je bien lu ? Ai-je
tout compris (je ne crois pas, il y a certainement des références qui m’ont
échappé) ? Ces gens existent-ils vraiment ? Est-ce cela la
Russie ? Et c'est là que réside le talent de Pelevine, dessiner la réalité dans un chaos absolu...
Je ne pense pas que ce livre soit fait pour moi, bien que ta chronique m'intrigue. J'ai peur de me perdre au fil de ma lecture... A voir !
RépondreSupprimerC'est très particulier comme ouvrage. Honnêtement, j'ai adoré parce que c'est un récit assez court. Plus long cela aurait été difficile je crois. Mais ce n'est pas long, c'est rythmé, grotesque parfois... Cela se lit vite...Mais c'est particulier...
SupprimerC'est vrai que l'écriture semble... particulière, mais l'histoire me plaît, je note! Merci :)
RépondreSupprimerC'est particulier, mais dans le bon sens du terme!
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