T.S. Spivet est un enfant prodige de douze ans, passionné par la
cartographie et les illustrations scientifiques. Un jour, il reçoit un appel
inattendu du musée Smithsonian lui annonçant qu'il a reçu le très prestigieux
prix Baird et qu'il est invité à venir faire un discours. A l'insu de tous, il
décide alors de traverser les Etats-Unis dans un train de marchandises pour
rejoindre Washington DC... Mais là-bas personne ne se doute qu'il n'est qu'un
enfant. Muni d'un télescope, de quatre compas et des Mémoires de son
arrière-arrière-grand-mère, T.S. entreprend un voyage initiatique qui lui
permettra peut-être enfin de comprendre comment marche le monde...
L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. Spivet a
longtemps trôné sur une de mes étagères, prenant la poussière sans que je n’ose
lui accorder ne serait-ce que l’ombre d’un regard. Pourtant, l’ouvrage est
magnifique, il fait partie de ceux que l’on sort et feuillette uniquement pour
le plaisir. Grande édition, pages épaisses, mise en page soignée, dessins et
commentaires qui illustrent le texte de ces mémoires-carnet de voyage, tout
cela en fait un roman atypique. Mais j’ai eu le malheur de l’ouvrir à alors que mon père était malade et se dirigeait vers une issue fatale, et l’ai ainsi assimilé à cette période noire.
Heureusement, les années ont passé, la
douleur se fait moins lancinante, le souvenir de ces instants est encore là,
mais il faut, sans jeux de mots faciles, tourner la page et avancer.
Alors je l’ai ressorti, non sans
efforts… Tout d’abord quelques coups d’œil, puis un doigt qui caresse la
couverture, ensuite le changer de place, lui faire réintégrer symboliquement ma
PAL, et ça y est, le bon moment est là.
J’avais déjà lu une bonne
centaine de pages, et l’histoire m’avait suffisamment marquée pour que je m’en
souvienne, mais j’avais perdu la subtilité du ton de l’auteur –peut-être ne
l’avais-je jamais perçue d’ailleurs-, ce doux mélange de naïveté portée par le
regard d’un enfant et de gravité. Alors j’ai repris ma lecture depuis le début,
une nouvelle rencontre en quelque sorte.
J’ai naïvement pensé que cela
serait une lecture courte. Quelle erreur…Vous tenez entre les mains le carnet
de Tecumseh Sansonnet Spivet, enfant de 12 ans qui a le cerveau d’un génie. Je vous
laisse imaginer ce qu’il en est : son cerveau hyperactif ne peut pas
simplement se contenter de raconter les faits : une scène, une anecdote, un objet, tout
lui rappelle autre chose, cet « autre chose » qu’il a besoin de
transcrire, de dessiner, ou de cartographier. Tout ce paratexte fléché est
nécessaire pour comprendre qui il est. Et si au début cela a pu me sembler fastidieux,
j’ai très rapidement adhéré à ce schéma
qui me livrait les clés de la personnalité du narrateur.
Ce roman initiatique nous plonge
dans un décalage temporel effarant dans la réalité des Etats-Unis, dans ce
contraste saisissant entre le Montana (j’avais la sensation d’avoir remonté le
temps) et Washington, ville où l’on n’est jamais seul mais où on est finalement
toujours seul. T. S. Spivet découvre tout cela avec ses yeux d’enfant, et son
analyse géniale met le doigt sur ce que nous adultes, nous n’osons pas dire.
Il
se construit, découvre qui il est, qui ont ses parents, remonte le fleuve de
ses origines, se frotte au monde alors que, protégé par son cocon du Montana, il ne vivait que pour la science.
Dans cette aventure introspective, notre héros ramasse, dans son périple vers
sa remise de prix, les petits cailloux de son identité et de ce qu’il
identifierait sans aucun doute, comme la carte des valeurs humaines.
L’humour est présent, l’amour au
sens large du terme, le drame sous toutes ses formes, la cupidité, la cruauté.
Tout ce qui définit l’être humain finalement.
Et le talent de Reif Larsen est
là, sous couvert de légèreté, il nous dresse une fresque humaine brillante.
J’ai adoré…
je ne connaissais pas du tout et je n'imagine meme pas la difficulté que ça a du etre pour toi au départ avec les souvenir. Mais la couverture est très belle et ce que tu en dis semble vraiment très intéressant. Je suis contente que tu en sois sorti avec un bon sentiment.
RépondreSupprimerL'ouvrage est superbe! Et il y a des livres pour lesquels tu sens qu'ils valent la peine d'y revenir, même si le moment initial n'était pas le bon...
SupprimerJ'ai failli craquer pour la version poche de ce titre, mais finalement... Ta chronique me convainc de l'ajoute à ma wish : ce livre a l'air d'être des plus dépaysants :)
RépondreSupprimerC'est vraiment un bon roman initiatique, qui n'a pas la gravité de ton de certains, narrateur oblige, mais il n'en porte pas moins un regard critique sur la société. Une bonne lecture!
SupprimerJ'ai vu qu'il y avait eu un film de fait sur ce livre (merci les affiches dans le métro !). Ca ne m'avait pas poussé à me renseigner davantage, mais si c'est tiré d'un livre, je tâcherai de lire le livre d'abord !
RépondreSupprimerJ'ai vu effectivement pour le film. Je n'irai pas le voir, peur d'être déçue. La narration est tellement particulière, je ne vois pas comment ils pourraient restituer la candeur enfantine du héros.
SupprimerLe livre vaut qu'on s'y attarde, vraiment...
Je pense que ce livre pourrait me plaire ! Une nouvelle fois, c'est une découverte que je fais grâce à toi :D
RépondreSupprimerDonc merci encore... et hop ! Dans la WL :P
Je pense qu'effectivement il pourrait te plaire! C'est léger, mais pas superficiel, j'ai vraiment beaucoup aimé...
SupprimerUn excellent roman ! J'ai trouvé cela très original et le format du livre est aussi très intéressant (je l'ai lu en format poche, j'imagine que le grand format est encore plus beau !). Bref, une belle découverte !
RépondreSupprimerL'ouvrage en poche est très soigné également, j'y avais jeté un coup d’œil par curiosité!
RépondreSupprimerMerci de ton passage!