Lord Ned à tout prix, Sallie MacKenzie

Les dessous rouges vont mettre le feu aux poudres... . Eleanor est amoureuse de Lord Edward depuis toujours. Malheureusement, Ned clame à qui veut l'entendre qu'il la considère comme une sœur. Ellie décide de tourner la page lors du bal qu'organise la duchesse des Cœurs, célèbre entremetteuse, mais la belle éconduit tous ses prétendants. Pourtant, lorsque Ned se retrouve malencontreusement en possession des dessous de la jeune femme, il ne la voit plus du même œil. Ellie se risquera-t-elle encore à conquérir son cœur ? 

Vous connaissez tous le vieil adage qui dit que « l’habit ne fait pas le moine », ou plutôt que « le titre et la couverture ne font pas l’ouvrage »… Comme pour beaucoup, ce sont deux éléments très importants pour moi, et je dois reconnaître qu’heureusement que Melliane a su me convaincre de passer outre cet emballage peu engageant car sinon, cette petite romance achetée par hasard, se trouverait encore au fond de ma Pal, et c’eût été vraiment dommage.

Lord Ned à tout prix réunit évidemment tous les clichés d’une romance régence, mais touche d’originalité très appréciable, se joue parfois du genre pour s'en écarter légèrement. Je ne vais pas insister sur les stéréotypes, sachez juste que nous avons une fois de plus la jeune femme célibataire d’une condition inférieure, et le jeune homme meurtri d’un plus haut rang. 

Mais, pour une fois, les personnages secondaires sont presque aussi importants que nos protagonistes, et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont hauts en couleurs.

Le roman fait la part belle au couple des Ducs, sans qui rien ne serait possible. La Duchesse des Cœurs, célèbre entremetteuse, déplace les gens comme des pions sur un échiquier pour les mettre sur le chemin de leur bonheur, et forme avec son mari, duc vieillissant mais non moins actif (les initiées des romances régence me comprendront!), porté par l’amour qu’il lui voue, un couple adorable. Les frères de Ned, auxquels seront consacrés les tomes suivants, ont la part belle dans ce roman, et sont les protagonistes de certains scènes d'une drôlerie qui m'a arraché plus d'un rire. Et les invités de notre duchesse… Ah, les invités… Tout y est, de la cupidité à la bêtise la plus profonde, et je dois dire que M. Humphrey n’a pas été sans me rappeler M. Collins dans Orgueil et Préjugés, ridicule inclus bien sûr !

Ajoutez à cette galerie de personnages un chat, Sir Reggie, sans qui le roman n’aurait pas de raison d’être, à la voix veloutée, au pelage brillant et doux, mais aux griffes affutées et qui présente un léger penchant pour les dessous rouges…

Saupoudrez l’ensemble de l’humour de quelqu’un qui, tout en respectant le genre, et sans le parodier ou le ridiculiser, s’amuse de ce qu’elle écrit, et vous avez une lecture agréable pour les soirées grises de novembre !

Merci Melliane !