samedi 5 juillet 2014

Petites Recettes de bonheur pour les temps difficiles, Suzanne HAYES et Loretta NYHAN

Entre Iowa et Massachusetts de 1943 à 1946 Depuis que son mari a été appelé à rejoindre les forces alliées pour combattre en Europe, Glory Whitehall s'ennuie. Laissée seule avec son fils de 3 ans, enceinte jusqu'aux yeux, la jeune femme cherche une occupation pour tromper la solitude. Un beau matin, Rita Vincenzo reçoit la lettre d'une inconnue du Massachussetts... Entre Glory, jeunette impulsive, et Rita, femme de poigne au grand cœur, se tisse une amitié au fil de la plume. Une correspondance entre deux femmes séparées par des centaines de kilomètres, accidentellement rapprochées par l'absence de leurs époux, partis sur le front. Étayée d'instants complices, de joies, de peines, de drames, cette correspondance offre à chacune des deux femmes un moment de réconfort unique dans un monde bouleversé par les échos de la guerre qui menacent de saper leur courage. Comment vivre dans un monde sans hommes ? Comment égayer le quotidien lorsque tout est rationné ? À qui confier le mal-être, la souffrance de celles qui attendent, impuissantes et fébriles des nouvelles des époux, des fils qu'elles ont vus partir de l'autre côté de l'océan ? Trois ans de correspondance, autant de partage de recettes, de conseils de jardinage, de confidences inavouées... pour l'une des plus belles histoires d'amitié jamais écrites.

Il y a des livres qui pour moi, sont symboles de réconfort et dont je garde un souvenir attendri et plein de reconnaissance. Je me revois encore, peu après le décès de mon père, entrant dans cette librairie, et ressortant avec un petit livre au drôle de titre, Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (de Mary Ann SHAFFER, Annie BARROWS). Quelques jours plus tard, je le prêtais à ma mère, qui ne me le rendit pas tout de suite. Un « c’était bien » au bout des lèvres dans un sourire que je ne lui avais pas vu depuis longtemps, se vit accompagné d’un « Je l’ai prêté à Michèle », une de ses amies, qui elle-même le prêta ensuite à une autre amie… Il ne me revint qu’un an plus tard, petit livre voyageur, un peu usé, écorné, mais porteur de belles histoires, et du sourire de ma mère que je revois encore.

Il y a quelques jours, j’ai couru dans une librairie : une de mes collègues vit des jours tourmentés, et j’exprime souvent avec des livres ce que je ne suis pas capable de dire avec des mots. Je tombe sur Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles. La couverture ressemble à s’y méprendre au Cercle des amateurs d’épluchures de patates, et le titre… quoi de mieux pour les moments difficiles ? Je repars avec deux exemplaires. Un pour elle, et un pour moi. Tout va bien pour moi en ce moment, mais on a toujours besoin d’un peu plus de bonheur !

Première déception, et ce sera la seule. Ce ne sont pas les mêmes auteures que pour le Cercle (les deux sont des romans à quatre mains). Je ne sais pas pourquoi, mais cela m’a déçue. J’avais envie de retrouver l’ambiance du Cercle, et le fait que les auteures ne soient pas les mêmes m’a effrayée. Pour rien…

Écrire un roman épistolaire est loin d’être une tâche facile. Si on ne donne pas suffisamment d’informations, on court le risque de perdre le lecteur, si on en donne trop, on perd la spontanéité de la lettre. Il faut avoir une écriture précise, qui laisse transparaître le caractère des personnages et qui donne envie de poursuivre une lecture qui pourrait sembler répétitive.

Mission réussie pour les auteures. Elles ont su créer un roman passionnant, qui doit beaucoup, au tempérament si différent de ses deux héroïnes. Issues de milieux sociaux opposés, l’une a l’insouciance de la jeunesse alors que l’autre possède la sagesse des années. Si tout les sépare, l’Histoire les rapproche. Toutes deux sont des femmes de guerre, qui vivent dans l’attente de l’être aimé, parti au front.

Le ton est vrai, sincère, l’on partage leurs doutes, leurs craintes, mais aussi leurs joies et leurs petits moments de bonheur. Les liens se tissent entre elles d’abord, et entre elles et nous ensuite, et l’on vibre au gré de leurs expériences. 

Elles ont réussi à nous offrir un roman charmant, vibrant de sincérité, où les aspirations de ces femmes aboutissent en un petit quelque chose qui s’appelle la liberté. 

Un petit bonheur à lui seul!





14 commentaires:

  1. Contente que tu ais réussi à trouver un roman qui puisse faire passer un tel moment. C'est parfois difficile et je ne connaissais pas du tout, ni même celui dont tu as parlé. A voir !

    RépondreSupprimer
  2. Je me suis régalée avec le cercle qu'une chère et tendre amie m'a offert...et il est vrai que celui est attirant...bisouXXX ma jolie

    RépondreSupprimer
  3. Il file illico presto dans la WL ^^
    Merci pour cette chronique hyper alléchante.

    RépondreSupprimer
  4. Je ne connais pas ce livre mais la couverture me fait penser à celle-ci : "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est le même genre. Pas les mêmes auteures par contre!

      Supprimer
  5. Une bien jolie chronique
    J' ai vaguement entendu parlé du livre auquel que tu fais référence "amateurs de patates " huum c ' est bon les patates
    Bonne lecture a toi

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. lol! J'adore toujours tes commentaires!! Merci de venir aussi régulièrement!

      Supprimer
  6. Il arrive que le hasard pose entre nos mains une lecture qui tombe à point pour nous faire du bien dans une période plus difficile. Je l’ai vécu avec "Les déferlantes" de Claudie Gallay, qui m’a accompagnée comme ce Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (je l'ai adoré) l’a fait pour toi, avec ensuite ces Petites recettes de bonheur. Ces lectures font tellement de bien...
    Elle est belle ton histoire du « petit livre voyageur ». Le bonheur que tu as dû ressentir en voyant le sourire de ta mère…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les lectures sont pour moi de véritables échappatoires. Plus qu'un simple moyen d'évasion, elles m'ont permis de traverser certaines périodes noires et de maintenir un cap, un certain équilibre.

      Je n'ai pas lu les Déferlantes mais en ai beaucoup entendu parler. Tu me donnes envie de m'y plonger, merci!

      Supprimer