samedi 17 août 2013

Rose Morte, tomes 1 et 2, (Céline Landressie)

Tome 1 : La Floraison



France, fin du XVIè siècle. C’est dans ce pays en proie à de terribles dissensions religieuses que se réfugient les Greer, fuyant l’Angleterre élisabéthaine. Eileen, seule enfant du comte, est une jeune femme vive et de caractère. Mais son âge avance, et son père la met au pied du mur : elle doit se marier. Et c’est en faisant tout pour éviter cette terrible obligation à l’aide de sa fidèle amie Charlotte que Rose fera connaissance d'Artus de Janlys. Le séduisant et mystérieux comte l entraînera dans un univers dont elle ne soupçonnait pas l’existence, où les crimes terribles qui secouent Paris trouveront une explication apparemment inconcevable, mais bel et bien réelle...

Tome 2 : Trois épines


France, Fin du XVIIIe siècle. Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l'univers occulte d'Artus. Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d'instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d'une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l'existence de Rose s'annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels.



Il est coutume d’affubler la Fantasy de tous les sobriquets possibles : paralittérature, sous-genre littéraire, littérature de gare, ou encore non-littérature. Le monde littéraire distribue des galons que la Fantasy ne reçoit pas. L’on reconnait des lettres de noblesses évidemment à des auteurs tels que Tolkien, mais ce sont des exceptions, certains allant même jusqu’à dire que ce n’est pas vraiment de la Fantasy. 

Ah non ? Qu’est-ce donc alors ? Il s’agirait en fait d’une transposition de la réalité de l’époque : ne pouvant –ou ne voulant- critiquer ouvertement la société, Tolkien l’aurait fait de façon détournée.

Ah, je comprends mieux maintenant…

En fait, non, je ne comprends toujours pas : La Fantasy serait donc une re-création de la réalité, une sorte d’image parallèle de notre monde, d’effet miroir. Univers vers lequel, qui plus est, pourraient s’échapper ceux qui souhaiteraient fuir notre réalité et ses contraintes ?

Eh bien, ne s’agit-il pas là d’un raccourci un peu facile ? Et si c’était avant tout une littérature d’évasion, tout simplement…

Les univers fantastiques m’ont toujours fascinée. Je vouais, enfant, une véritable fascination au le paranormal. Je me revois, blottie sous ma couette, protégée par mon armée de peluches, regardant des émissions de télévision présentant de la façon la plus sérieuse qui soit (si, si, je vous assure !), des poltergeist et autres événements paranormaux. Les frissons de S. King ont bercé mon adolescence, et mon armée de peluches, toujours fidèle au poste, protégeait mes nuits de ses personnages souvent machiavéliques. Plus tard, j’ai naturellement glissé vers Tolkien ou vers T. Goodkind et son « Epée de Vérité » que j’ai adoré.

Puis est arrivée dans la Fantasy la déferlante des vampires et autres créatures de la nuit. Je l’avoue, j’aime les vampires et leurs compagnons de la nuit. Ils peuvent être un divertissement très agréable, si tant est que ce soit bien écrit, et que leur monde, -leur mythologie finalement-, soit suffisamment développé pour permettre à mon imagination de m’immerger dans cet univers.

Et c’est là que le bât blesse bien souvent. L’on a vu fleurir quantité de romans vampiresques d’une pauvreté affligeante : comme s’il suffisait que l’on ait un beau vampire (vous pouvez choisir le personnage : tapez 1 pour un vampire qui craint le soleil, 2 pour un loup-garou…), une jolie mortelle (et donc l’histoire d’amour qui va avec), un méchant très méchant (notre héros est toujours en période de rédemption, c’est un gentil évidemment !) pour avoir un roman efficace.

Cela a mis un frein d’ailleurs à ma fièvre acheteuse de Fantasy… J’hésite beaucoup à commander de nouveaux ouvrages dans ce genre, alors que j’adore cela.

Et Céline Landressie est arrivée. Comme souvent pour les belles rencontres, elle est le fruit du hasard. En farfouillant dans une librairie, comme à mon habitude, je tombe sur le Tome 1 de Rose Morte, « la Floraison ». La couverture a attiré mon attention, surtout parce que je ne connaissais pas la maison d’édition, mais ce n’est pas cela qui m’a fait repartir avec. Ni le titre. Non. C’est le style de l’auteur.

Dans cette même librairie, encore une fois comme à mon habitude, j’ai lu le prologue (je lis très vite, cela a parfois des avantages !). Et dès les premières lignes, le style, recherché, travaillé, et retranscrivant si parfaitement l’époque pendant laquelle se déroulent les faits (16è siècle pour le premier tome, et 2 siècles plus tard pour le suivant) m’a prise entre les mailles de son filet. Il me fallait ce livre.

C’est l’un des rares ouvrages pour lesquels je n’ai pas attendu ce fameux moment dont je vous ai déjà parlé. Une conversation s’était engagée entre nous deux, et je voulais la poursuivre.

Ici, point de vampires, ou du moins de vampires tels que vous vous les représentez. Non, le terme vampire n’apparaissant qu’à la fin du 19è  siècle comme nous le précise C. Landressie sur son blog, mais des Arimath, des Lamies…

La trame du récit se tisse à partir de faits historiques (petite et grande Histoire) avérés, dans lesquels s’insèrent à la perfection les personnages, et la mythologie, l’essence même finalement de l’Histoire de l’Humanité (même si ici, le terme ne convient pas, il faudrait inventer une nouvelle expression, « l’Histoire des Etres » ?).

L’univers dans lequel ils évoluent est d’une rare élégance, le terme raffinement a été utilisé plusieurs fois sur la blogosphère pour le qualifier : les décors sont très bien représentés, -laissant une porte ouverte aux images mentales dont a besoin mon cerveau pendant la lecture-, les personnages sont variés et complexes, et la langue…d’une précision digne d’une horloge…

Ne serait-ce que grâce à cette dernière, au vocabulaire utilisé, dans le texte et les dialogues, aux tournures de phrases, vous allez faire un bond dans le temps. Mais n’ayez crainte, si cela peut sembler déstabilisant dans un premier temps, vous vous y habituerez vite, et ne pourrez imaginer ces ouvrages écrits autrement. Je gage même que dans vos conversations mentales, ces conversations qu’on tient avec soi-même, vous vous surprendrez à utiliser des structures que vous y aurez lues.

Dans mes chroniques précédentes, je vous parlais de sentiments, d’émotions. Nul besoin de rentrer dans le détail, sachez simplement que sa plume revêt, avec une facilité déconcertante tantôt la redingote de la délicatesse, tantôt les bottes de la cruauté. Dans ce tout cohérent, -le tome 2 est aussi réussi que le premier- la lame acérée de l’écriture vous transpercera pour vous transmettre son âme.

6 commentaires:

  1. C'est la deuxième critique supra élogieuse que je lis à propos de ce titre. Et bien, c'est simple : il me le faut ! Je suis en train de tomber amoureuse des Editions de l'homme sans nom, et je compte bien agrandir ma modeste collection de leurs ouvrages. A commencer avec ceux de madame Landressie !

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    1. N'hésite pas! Ces deux ouvrages le méritent... Quel autre livre as-tu lu de cette maison d'édition?

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  2. Ralalala !!! Que te dire à part que je suis ravie que tu ais fait cette chronique ?! ^^
    Cette histoire me tente depuis tellement longtemps que je ne compte plus... Elle n'était d'ailleurs qu'à ses prémices lorsque j'ai découvert les propos de l'auteure sur un forum littéraire (il y a au moins 2 ans).
    J'ai attendu sagement la sortie du livre et... je ne l'ai pas acheté ^^"
    Tant de 1er opus attendent déjà dans ma PAL, tant de suites et sagas commencées et pas terminée.
    Avec le temps, s'est installé une sorte de lassitude vis-à-vis des séries. Et, il faut dire ce qui est : Je ne supporte plus de finir un livre sur un cliffhanger ou une impression d'inachevé !^^" (d'autant qu'il faut toujours 1 an, en moyenne, pour avoir la suite et donc perdre le fil de l'histoire en cours de route)
    Eh oui ! J'ai appris que "Rose morte" allait comporter au moins 5 tomes (au minimum). Du coup, ça m'a refroidie ! Une trilogie passe encore, mais plus : faut vraiment que ça soit bien fait !!!
    Et c'est là qu'intervient la blogosphère... xD
    J'ai lu la chronique de Cali, du Calidoscope, et ça m'a relancé la machine ! hihi !
    Et, avec ton avis en prime, je ne peux qu'ajouter "Rose morte" à ma liste des prochains achats :)

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    1. C'est étrange car je ne perçois pas du tout Rose morte comme une série / saga, alors que c'est pourtant le cas. Ces deux premiers volumes sont tellement bien construits que je n'ai pas eu cette sensation d'inachevé, et je me suis sentie "contentée".
      Bien sûr, seul le temps nous dira si C. Landressie sera capable de maintenir le cap...

      S'il y a une série à commencer, c'est celle-ci!

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  3. Coucou Céline ! Et oui, je suis de retour des vacances, tu as du le voir dans les derniers articles, merci du passage et merci des commentaires auxquels j'ai bien répondu ! ♥
    Cet article me bouleverse, tu décris la Fantasy à la perfection ! Le pourquoi on aime ça et la lassitude du vampire à tous les coins de rue ! Je vais noter les titres des livres pour une prochaine fois !

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  4. Coucou Effy! Contente de te revoir par ici!
    Tu devrais adorer cette saga! A lire en priorité!

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