samedi 27 janvier 2018

Voyage d’hiver, Amélie Nothomb

Il n'y a pas d'échec amoureux. A. N.
Zoïle est tombé éperdument amoureux de la douce Astrolabe, mais la jeune femme consacre tout son temps à Aliénor, une romancière géniale quoique légèrement attardée. Par dépit, il décide de détourner un avion et de l’envoyer percuter la tour Eiffel. A moins que…
J’ai une relation assez étrange avec les écrits d’Amélie Nothomb. Plus jeune, j’ai dévoré ses premiers romans et avais ressenti une sorte de coup de foudre littéraire en la lisant. Sa plume toujours maîtrisée, son regard sur le monde (Le sabotage amoureux, Métaphysique des tubes ou Stupeurs et tremblements), son imagination fertile (Hygiène de l’assassin) avaient ancré en moi la certitude que j’allais suivre cette auteure pendant des années.

J’avais raison.

Ce que je ne savais pas, c’est que j’allais avoir du mal à retrouver ce qui m’avait tant fait vibrer lors de nos premières rencontres, mais cela ne m’empêche pas de continuer à espérer et à lire ses romans.

L’absurde côtoie la réalité crue dans ce roman. Zoïle est un homme quelconque qui mène une vie quelconque. Tout est quelconque chez lui, sauf son prénom improbable. Rien n’éclaire ses jours, jusqu’à ce que sa route ne croise celle d’Astrolabe, une belle jeune femme au nom ainsi improbable que le sien, et dont la vie est tout sauf quelconque. Elle se sacrifie pour Aliénor, cette romancière au génie si atypique. Cette dernière puise son inspiration dans sa différence qui la fait passer pour attardée aux yeux des autres.

L’on retrouve la verve d’Amélie Nothomb, le maniement de l’incongru, du ridicule où la norme n’est pas celle que l’on croit. Le récit nous plonge dans les relations qu'entretient trio incertain, où les intérêts de l’un vont par forcément de paire avec ceux de l’autre. Dans cette confrontation passive, l’on sent la différence, l’amour, l’abnégation, la création. Des thèmes porteurs, forts. Mais voilà, comme pour ses récits précédents, je suis restée sur ma faim. Le roman est court, et dans un ouvrage de ce genre, la fin est essentielle. L’auteure a fait le pari d’une issue qui m’a... déstabilisée... frustrée ? J’ai eu le sentiment qu’elle nous entraînait sur un chemin qu’elle n’assumait pas, et cela m’a agacée.


Mais comme toujours, je continuerai à lire ses ouvrages, parce qu’Amélie Nothomb possède une vraie plume, une identité qui me pousse à espérer retrouver la force des écrits de ses débuts.

vendredi 19 janvier 2018

Nunca digas siempre, Jennifer Armentrout


(Résumé-traduction personnelle)

Elle a appris que le silence était sa meilleure arme. Il a juré de toujours la protéger. Les deux partagent un passé terrible, qui a tissé entre eux un lien indestructible. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Parce que leurs chemins se sont séparés brutalement il y a quatre ans. Depuis tout ce temps, Mallory y Rider essaient de laisser derrière eux les terribles expériences qu’ils ont vécues dans un foyer d’accueil. Ils essaient d’oublier. Mais maintenant, juste quand ils pensaient avoir laissé leur passé derrière eux, Mallory y Rider se retrouvent dans le lycée où va étudier Mallory et découvrent que l’intense lien qui les unissait pendant l’enfance est encore là, tout comme les blessures. Ils doivent décider s’ils veulent continuer à s’accrocher aux armes qui les ont aidés dans le passé ou se risquer à construire quelque chose de neuf dans un futur incertain. Un récit lumineux sur une jeune femme courageuse qui lutte pour exprimer sa vérité depuis une forteresse de silence.

Il est de ces livres qui déferlent comme un tsunami et qui vous ne laissent pas indemne. De ces livres qui vous laissent avec la gorge nouée à la fin de votre lecture, qui vous font voir le monde avec un autre regard, qui rendent difficile le choix d’un autre ouvrage parce que vous savez qu’il ne sera pas à la hauteur. Nunca digas siempre est de ceux-là.

Mallory et Rider ont en commun un passé difficile. Famille d’accueil, violence, traumatismes, rien ne leur a été épargné, et ils ont dû se construire tant bien que mal pendant leur enfance, s’accrochant à ce qu’ils avaient, c’est-à-dire lui, c’est-à-dire elle. Dans la tourmente de leurs jeunes années, ils ont toujours su qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre, jusqu’à ce que l’horreur les rattrape et les sépare. Définitivement. Du moins c’est ce qu’ils pensaient.

Mallory a le cœur qui bat, aujourd’hui est son premier jour de cours, le premier jour où elle quitte l’école à la maison pour enfin avoir une vie normale. Mais ce qu’elle ignore, c’est qu’elle va tomber sur Rider, son ami d’enfance, celui qui a été son ancre, celui qu’elle n’a pas revu depuis ce jour atroce. Celui qui était le seul à entendre les mots qui franchissaient le pavillon de ses lèvres. Il semble le même qu’avant, mais est-ce vraiment le cas ?

Nunca digas siempre est bien plus qu’une romance traditionnelle. La romance est avant tout un prétexte pour découvrir l’histoire de ces deux jeunes, deux jeunes parmi tant d’autres finalement, deux jeunes à l’histoire compliquée qui tente d’avancer vers leur avenir en tirant le poids de leur passé. Les mots de l’auteure sont justes pour décrire leurs traumatismes, leurs fantômes, leurs envies et espoirs aussi. J’ai adoré cette histoire d’adolescence qui m’a fait frémir, ces essais pour avancer, un pas après l’autre, dans un équilibre précaire, mais avancer quand même. C’est un récit qui m’a portée, un de ceux que j’aurais aimé écrire tant les mots m’ont touchée. Un de ceux que je vais offrir et offrir encore, parce que c’est avant tout l’histoire de l’espoir...

mercredi 10 janvier 2018

Il était une fois, "Les douze coups de minuit", Eloisa James.

Reléguée au rang de simple servante depuis la mort de son père, Kate Daltry vit sous le joug de Marianna, dont la fille, Victoria, est destinée au riche prince Dimsdale. Or, souffrante, Victoria ne peut se rendre au dîner de leurs fiançailles. Il faut à tout prix trouver une demoiselle qui se fera passer pour elle ! Qu’elle le veuille ou non, ce sera Kate…

Avoir des amies qui vous offrent des livres, c’est génial... Vraiment génial. Ça nous permet de découvrir des histoires sur lesquelles on ne se serait pas forcément retourné en temps normal. Ça a été le cas pour ce « Il était une fois ».

Je suis venue à ce livre par hasard, ou plutôt parce que j’avais besoin de faire une bonne action, pour mon karma, vous comprenez. Régulièrement, je vais à la rescousse de livres qui sont noyés dans les profondeurs de ma PAL histoire de gagner des points pour le futur. Et « il était une fois » avait besoin d’être sauvé. Non pas que je l’aie abandonné. Ni même que je l’aie oublié. Non. Ma PAL a un fonctionnement que je ne comprends pas : elle grandit, grandit, grandit sans que j’achète de romans. C’est fou, non ? J’ai une théorie à ce sujet : mes livres se reproduisent. Enfin bref, nous n’allons pas disserter sur la vie sexuelle de ma PAL, gardez juste à l’esprit que j’ai accompli un acte héroïque en risquant ma vie pour ce petit livre en apparence anodin. Promis juré, ça s’est passé comme ça !

Me voilà donc revenue en enfance avec une reprise du conte de Cendrillon. Enfin, pas tout à fait en enfance, c’est une version pour adultes qui nous est proposée. Mais pour adultes ne veut pas dire classé X ! C’est une romance qui respecte l’original, avec ce qu’il faut de sexe et pas de vulgarité. Le Prince est un peu tête à claques au début (c’est bien vu de la part de l’auteure), l’héroïne est tout ce que j’aime : dotée d’une noblesse de caractère, d’un sens de l’humour aigu, et porteuse d’un passé bien détaillé... La plume est vraiment efficace... Un cocktail réussi donc pour passer un très bon moment de lecture.

C’est quand même super d’avoir des amies qui offrent des livres... Il y a toutefois un léger problème : il y a quatre tomes supplémentaires. Et j’ai un côté obsessionnel (ça fait deux problèmes) avec les livres que j’ai aimés. Et il y a Monsieur-Mon-Banquier (ça fait trois problèmes). Mais j’ai eu un bon cadeau pour Noël ! Qui était prévu normalement pour acheter un four (oui, je n’ai pas de four... Je sais, c’est étrange. Ne me demandez pas « comment tu fais pour cuisiner ?», la réponse est simple, je ne cuisine pas ou très peu. Les Dieux-de-la-cuisine ne se sont pas posés sur mon berceau)... Résultat : toujours pas de four et une PAL qui a enflé...