jeudi 17 novembre 2016

Anna, Niccolò Ammaniti

Sicile, 2020. Un virus mortel, « la Rouge », a déferlé sur l'Europe quatre ans auparavant et décimé la population adulte ; les jeunes, eux, sont protégés jusqu'à l'âge de la puberté. Anna se retrouve seule avec Astor, son petit frère de quatre ans.Elle doit affronter le monde extérieur avec ses cadavres, ses charognards, ses chiens errants et affamés, l'odeur pestilentielle, pour trouver, quand il en reste, des médicaments, des bougies, des piles, des boîtes de conserve, avec comme unique guide dans cette lutte pour la survie, le cahier d'instructions que lui a légué leur mère avant d'être emportée par la maladie. Lorsqu'Astor disparaît, Anna part à sa recherche, prête à défier les bandes d'enfants sauvages qui errent à travers les rues désertes, les centres commerciaux et les bois. Mais l'ordre appartient au passé et les règles d'autrefois ont été oubliées. Pour réussir à sauver Astor, Anna va devoir en inventer de nouvelles, parcourant ce monde à l'abandon où la nature a repris ses droits, ne laissant que les vestiges d'une civilisation qui a couru à sa propre perte.Une véritable odyssée des temps modernes où s'entremêlent lumière et ténèbres, un duel permanent entre la vie et la mort. 

J'aime tout particulièrement les atmosphères post-apo, je suis d'ailleurs une fan inconditionnelle de The Walking Dead (dont le premier épisode de la première saison a d'ailleurs très fortement malmené mon petit cœur). Mais ce qu'on oublie bien souvent, c'est que le post-apo ne concerne pas seulement les Zombies : l'Apocalypse peut revêtir d'autres visages.

Point de zombies ici, du moins de zombies tels qu'on les conçoit habituellement, mais « La Rouge », un virus qui décime la population dès qu'elle atteint l'adolescence, dès que les changements corporels se produisent. Anna, du haut de ces douze ou treize ans, approche à grands pas du moment où La Rouge s'appropriera son corps, mais pour le moment, elle est encore une fillette... Une fillette aux lourdes responsabilités qui doit s'occuper d'Astor, son petit frère, veiller sur lui, le protéger, jusqu'au moment où les « Grands », les adultes, il doit bien en rester quelque part, auront trouvé un vaccin. Ce n'est pas si simple lorsqu'on est soi-même une enfant, juste une enfant qui devrait courir après un ballon, ses couettes se balançant au gré de ses pas, ou jouer avec son vélo.

Mais si Anna court, c'est pour une autre raison, une raison de Grands : la survie.

Tout simplement.

Le risque majeur avec les romans post-apo est qu'ils ne soient pas à la hauteur de nos espérances. J'appréhende toujours le moment où je vais me plonger dans un nouveau récit de ce genre. Les personnages, l'atmosphère, la tension sont autant de composantes indispensables pour un roman efficace, autant de composantes qui peuvent complètement gâcher le moment espéré de lecture.

Mais Anna fait partie des romans qui touchent leur cible, de ces romans qui vous interpellent et dont on oublie même les failles. Certains points sont encore bien ancrés dans ma mémoire : pas de zombies au sens propre du terme, mais des zombies quand même, tout aussi cruels, voire plus étant donné que leur cerveau est bien actif.

J'ai parfois lu ci et là qu'il manquait d'action et je me suis demandée si nous avions lu le même livre. Ce roman en est plein et est d'ailleurs assez dérangeant parfois.

L'action se doit à la tension permanente, tout est un danger pour ces enfants : les chiens (Câlinou est une trouvaille vraiment réussie), le manque de nourriture, les autres enfants, le décor... Tous sont des obstacles dans cette course à la survie, dans cette course pour la vie. Il y a d'ailleurs un juste milieu entre cette tension et les moments plus tendres, ceux entre Anna et Astor, l'irruption de Pietro, Câlinou... L'auteur a su nous réserver des moments émouvants, drôles aussi, dans l'horreur environnante, il a su préserver des fragments d'enfance, un éveil à la vie, des émotions qui palpitent dans la poitrine et font bouillonner le sang dans les veines. 

J'avais oublié que l'enfer peut émouvoir...

Une réussite.


12 commentaires:

  1. Les atmosphères post-apocalyptiques c’est toujours fascinant! Je lis rarement ce genre de lecture mais ici tu piques ma curiosité. Je voudrais bien faire l’exercice de le lire pour m’ouvrir à autre chose. Et les romans « dérangeants » ça me plaît beaucoup! Bon vendredi Céline

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore ce genre, malheureusement, il est souvent difficile d'en trouver un qui cherche autre chose qu'à représenter de l'hémoglobine à outrance. C'est le cas de celui-ci!

      Supprimer
  2. Je l'ai vu passer, mais je n'ai pas encore eu le temps de m'arrêter dessus... Il faudra que je modifie ça :) !

    RépondreSupprimer
  3. Contente que tu ai aimé :)
    Va pourrait me plaire mais je ne sais pas si je tente ou pas :p

    RépondreSupprimer
  4. Je ne connaissais pas celui ci je t'avoue mais a fait un moment que je n'ai pas tenté un post apocalyptique de ce type là

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne me souviens pas si tu en as déjà lu. Il va falloir que j'épluche ton blog!

      Supprimer
  5. Dans mes bras ma petite Céline ! Le post apocalyptique remporte souvent mon suffrage, zombies ou pas ^^ C'est un genre passionnant par bien des côtés je trouve ! Alors évidemment, je ne peux pas tourner la tête devant ce titre-là, tu as encore gagné, je dois bien l'avouer ;) Merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Décidément, nous avons beaucoup de points communs en ce qui concerne nos lectures!

      Supprimer
  6. Je ne lis jamais de roman de ce genre, pourtant, je suis aussi une fan de Walking Dead. Je le note également. Merci pour la découverte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En grande fan de TWD, tu devrais aimer le genre postapo alors!

      Supprimer