samedi 2 décembre 2017

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui mène le bal, c'est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

L’amour est folie et la folie est amour...

Le narrateur, un enfant qui vit enveloppé de l’amour de ses parents, se sent en parfait décalage avec le monde extérieur. Rien de ce qu’il voit ne trouve d'écho dans ses repères personnels. La maîtresse ne répond pas à ses questions, ses camarades l’ennuient, l’ordre dans la rue l’interpelle. Il n’y a que chez lui qu’il est bien, que chez lui où il peut être lui, parce que ses parents le lui ont appris depuis tout petit, être soi-même est essentiel. C’est d’ailleurs le cas de son papa, qui chaque jour, affuble d’un nouveau prénom son épouse. Et sa maman, elle aime danser, et a une grue en tant qu’animal domestique. Mademoiselle Superfétatoire. Vient dîner chez eux le gratin de la ville, qui rit devant les exubérances de ses parents. Parce que le bonheur, c’est cela, c’est être soi-même.

Mais si être soi-même n’était pas ce que l’on croit ?

Je me suis lancée avec une curiosité vive dans ce petit roman dont j’avais beaucoup entendu parler. Et force est de constater que je n’ai pu le lâcher. Derrière l’humour des mots, le regard enfantin du narrateur, les écrits du père, se cache une réalité plus dramatique, qui vous étrangle et vous fait voir le monde autrement. Mais comme la vie ne peut pas être tragique, elle se doit d’être fantastique, féérique, nos protagonistes s’efforcent de danser, de rire, de vivre, tout simplement. D’être ce qu’ils sont. 

Même quand l’indicible affleure, même quand la réalité les rattrape. 

Je me suis prise au jeu de ses mots, je me suis immergée dans cette folie, et je me suis rendu compte que finalement, ce récit n’était rien d’autre que celui de l’amour. Alors je me suis laissé porter, et la dernière page venue, j’ai versé quelques larmes. Parce que c’est ça l’amour aussi.

Un petit bijou à découvrir...


Pour lire les blablas de Nad et ManU sur ce roman, c’est ici ou ici.


22 commentaires:

  1. Oh oui j ai aimé aussi ce roman . J avais fait un article dessus je crois bien. Un petit bonheur à partager . Bises et bon week end Céline

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    1. C'est exactement cela, un petit bonheur à partager...

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  2. https://follesenveloppes.blogspot.fr/2017/03/159-pages-comme-dans-un-monde-part.html?m=1 J ai retrouvé mon article . Un livre qu' on ne lâche pas

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  3. Je crois que c'est la première fois que j'entends parler de celui ci

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  4. Un livre étonnant que j'ai finalement aimé en dépit de mon ressenti en dents de scie. Merci pour les liens ! :)

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    1. C'est vrai qu'il est assez déstabilisant finalement...

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  5. Je l'ai lu en livre audio, et je suis passée à côté... Trop loufoque pour moi malheureusement.
    J'en parlerai bientôt sur le blog.

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    1. Je ne sais pas si en audio, l'effet est le même qu'en lecture traditionnelle. Dans les mots sur papiers, on sent que derrière ce côté loufoque se cache quelque chose de plus grave.

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  6. Depuis le temps que je le vois en librairies, il faudrait décidément que je le tente.

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  7. Comme toi j'ai beaucoup entendu parler de ce livre et je suis curieuse de voir si à mon tour j'adhère.
    Merci de cette jolie chronique pleine d'amour.
    Bonne journée

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  8. Je l'ai beaucoup aimé aussi, mais j'en avais entendu tellement de bien et de superlatifs en tout genre que je crois que j'en attendais encore plus !

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    1. Je comprends ce que tu veux dire. J'ai attendu pour le lire que tout cet effet "médiatique" et "bloguesque" retombe un peu, pour ne pas être conditionnées, j'avais peur d'être déçue.

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  9. Un vrai bijou oui, merci pour le lien ma chère Céline :-*

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  10. Je l'ai lu et je suis passée à côté.
    Je le chroniquerai bientôt sur le blog.

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  11. Il va décidément, vraiment, absolument, irrémédiablement, falloir que je me décide enfin à le lire ce roman, depuis le temps qu'il m'intrigue ! C'est trop difficile de te résister quand tu t'emballes comme ça, merci ;-)

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