mercredi 21 août 2013

El tiempo entre costuras / L’espionne de Tanger / le fil du destin (María Dueñas)




Trahie par l'homme qu'elle aimait, Sira, vingt ans, se retrouve seule à Tétouan. La guerre civile ravage l'Espagne et elle ne peut rejoindre sa mère à Madrid. Sans argent, sans amis, elle ne doit sa survie qu'à son seul talent : la couture. Comment peut-elle imaginer qu'en montant un atelier de confection elle se prépare à une existence d'aventurière ? Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, les riches expatriées retenues au Maroc par les hostilités affluent chez la jeune femme : elle seule sait recréer les derniers modèles de Paris. Sira conquiert ainsi ses entrées dans les plus grandes maisons, où se fomentent les alliances entre nazis et franquistes. Bientôt, elle est approchée par les services secrets britanniques. Pour eux, la couturière aux doigts d'or invente un très astucieux système de communication cryptée. Mais la guerre des espions n'est pas un jeu d'enfant. Envoyée à Tanger, à Madrid et à Lisbonne, Sira doit déjouer les pièges très sophistiqués d'ennemis aux manières policées, mais à la férocité bien réelle.

Lorsque je lis, comme tout le monde, j’aime voyager. Voyager dans des univers qui sortent tout droit de l’imagination de l’auteur, la Fantasy par exemple, voyager dans la psyché des personnages, ou voyager dans des mondes bien réels, différents de ceux que je côtoie au quotidien.

On a tous nos petits secrets. L’un des miens, -qui n’en sera plus un bientôt !-, est que je lis beaucoup en espagnol, ce qui m’offre un  monde impressionnant de lectures possibles en version originale. En France, l’on parle beaucoup de littérature anglo-saxonne, mais très peu de littérature en langue espagnole. Je suis même surprise de constater que finalement, vu la production, peu d’ouvrages espagnols ou latino-américains sont traduits. Il y a évidemment des monuments tels que Gabriel García Marquez (tout le monde a entendu parler de Cent ans de Solitude), éventuellement Luis Sepúlveda, ou des Bestsellers tels que L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón (que je vous conseille d’ailleurs), mais une grande partie de ces ouvrages passent inaperçus. C’est vraiment dommage.

L’Espagne, dans son besoin de faire face au passé, connait depuis plusieurs années, un boom de la littérature abordant la Guerre Civile (1936-1939). Certains de ces ouvrages sont assez noirs, et d’autres, comme El Tiempo entre costuras (vous me pardonnerez de n’utiliser que le titre espagnol, mais les titres français, L’espionne de Tanger ou Le fil du destin sont vraiment peu représentatifs du roman à mes yeux, pas de grandes réussites...) se servent de cette période comme toile de fond, sans s’imbiber d’une lourdeur décourageante pour le lecteur avide de voyages.

El tiempo entre costuras nous transporte donc d’une Madrid en pleine guerre civile, au Protectorat espagnol, -Tanger la cosmopolite et Tetouan-.

Sira, une jeune coutière espagnole, se verra entraînée par le flot de l’histoire, et deviendra un agent spécial des Forces Alliées : elle finira par travailler pour les Anglais.

Présenté comme cela, vous allez penser qu’il s’agit avant tout d’un roman d’espionnage, et beaucoup d’entre vous vont tourner les talons. Attendez ! Non, ce n’est pas un roman d’espionnage, ni un roman d’amour d’ailleurs, ni un roman historique. De quoi s’agit-il alors ? D’un roman d’aventures, de l’épopée d’une femme, qui se bat pour survivre dans un contexte historique difficile, et avec une condition difficile, -celle d’être une femme dans une Espagne dans la tourmente-. Un roman profondément intimiste finalement, tant l’auteure s’est attachée à plonger au cœur de ses protagonistes. Malgré une narration à la première personne, elle nous dresse des portraits attachants des personnages secondaires, au langage parfois fleuri, mais tellement authentiques.

Ce livre m’a littéralement emportée, j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Il a connu un grand succès en Espagne, mais ce n’est pas forcément un gage de qualité…Mais je dois dire que ce succès est mérité. Il s’agit de littérature sans prétention, de littérature d’évasion, mais l’auteure a fait preuve d’une grande rigueur en ce qui concerne les faits, les descriptions, et certains personnages historiques de l’époque. Tous ces éléments s’imbriquent naturellement dans la trame du récit, et nous livrent un contexte passionnant. Petite et grande Histoire se mélangent au gré d’une écriture fluide et agréable (j’espère que la traduction française sera à la hauteur de la version originale), conférant un rythme au récit qui m’a laissé peu de répit.

Pour ceux qui ne connaissent pas la littérature espagnole, voilà un bon roman pour terminer l’été !

PS: en France, ce roman est disponibles aux éditions Robert-Laffont (collection Bestseller), au format poche chez les éditions Point. Pour ces deux éditions, le titre est "L'Espionne de Tanger". Il me semble que vous pouvez le trouver aussi chez les Editions France-Loisirs, sous le titre "le Fil du destin".

4 commentaires:

  1. Très tentante lecture !!! ^^
    En revanche, ne lisant pas en langues étrangères, je me contenterai de la traduction... :P
    Ajouté à ma Wish-List ! ^^

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    1. Tu verras, c'est un roman très agréable, une bonne littérature d'évasion!!

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  2. Tu m'intrigues ! Et pourquoi pas tester en VO, puisque je ne me débrouille pas trop trop mal en espagnol ^_^ Merci pour la découverte !

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    1. Tu lis un peu en espagnol? C'est génial!!! C'est un roman très sympa, vraiment...

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