mardi 13 août 2013

Entre les lignes (Portia Da Costa)



Gwendolynne est bibliothécaire. Sa petite vie tranquille est bouleversée le jour où elle trouve dans sa boîte à idées des lettres anonymes pleines de propositions indécentes. Stupéfaite de constater que ces fantasmes s’accordent à merveille aux siens, la jeune femme se lance dans une correspondance torride avec un mystérieux inconnu. Bientôt, les missives érotiques ne suffisent plus. Alors qu’elle rêve de rencontrer son admirateur secret, la bibliothécaire entreprend un jeu érotique avec un professeur d’histoire aux allures d’aventurier qui attise son désir depuis longtemps. Serait-il l’auteur de ces mots troublants ? Elle se plaît en tout cas à l’imaginer.

Après les 900 pages et la densité du récit de 22/11/63, il me fallait une lecture facile, une lecture qui m’emporte. Qui dit lecture facile, dit romance pour moi. 

Entre les lignes m’avait attirée lors de mes pérégrinations sur la toile, mais je m’étais peu attardée sur le résumé ou les avis. Le titre me semblait plus élaboré que ce à quoi on a l’habitude pour ce type de roman, tout comme la couverture, sobre et élégante. Autant d’éléments qui plaidaient en sa faveur (ah là là, superficialité quand tu nous tiens…). Une rapide recherche, et je le trouve d’occasion. J’aime les livres d’occasion, j’ai l’impression de leur donner une seconde vie. J’appuie sur le petit panier, le bouton « commander », et il sera dans ma boîte à lettres sous peu. Quel meilleur début pour un roman que l’on annonçait comme baignant dans l’épistolaire ?

Le jour J arrive, Entre les lignes  est dans ma BAL. Je le déballe, l’emballage est soigné, un bon point pour de l'occasion, et l’ouvrage apparaît. Pas de déception, il est effectivement très sobre et élégant. Un coup d’œil au résumé : enfin une romance originale. Exit l’homme d’affaires et la jeune femme blessée, bonjour la bibliothécaire et le beau professeur. Un nouveau terrain de jeu s’offrait à moi ! 

J’attends le bon moment, -à chaque moment un livre dans mon cas-, et c’est donc logiquement que je l’ouvre après 22/11/63.

L’histoire est teintée d’une douce couleur d’originalité avec le triangle amoureux – La bibliothécaire, Gwendolynne, Némésis l’inconnu qui écrit des lettres sulfureuses, et le beau et célèbre professeur Daniel-, tous les ingrédients semblaient réunis pour que la recette soit réussie, mais le soufflé de l’enthousiasme est vite retombé, la sauce n’a pas pris.

L’ensemble manque clairement de profondeur. 

J’entends clairement vos cris offusqués : « Mais ce n’est pas forcément ce qu’on recherche dans ce type de roman ! ». Et je réitère, pour moi, cela manque de profondeur. On peut vouloir de l’amour mâtiné de sexe, et aussi de la profondeur, tant dans les personnages que dans l’écriture, et là, force est de constater que de la profondeur, il n’y en a pas.

Les personnages sont juste esquissés, manquent d’une histoire propre, de détails (psychologiques notamment, ou sur leur vécu) nous permettant de nous les représenter, voire de nous identifier à eux. Il y en a peu, hormis la corpulence de l’héroïne qu’on nous décrit comme faisant un 44 tendant vers un 46. J’ai d'ailleurs trouvé ce point osé et original au tout début du roman : enfin une héroïne plantureuse, qui a des formes et qui les assume ! Génial ! Mais s’était sans compter l’insistance de l’auteur qui a dû croire lors de sa deuxième partie que nous souffrions d’amnésie, jugeant donc nécessaire de nous le rappeler à maintes reprises.

Ce détail dans la construction du personnage, je le répète, osé, et ô combien rafraîchissant, devenait presque « anormal » avec tant de répétitions, comme si l'auteur nous indiquait avec un gros panneau lumineux, "eh oh, elle a des formes". Merci, j'avais compris et parfaitement bien intégré l'image. Et c'était d'autant plus énervant que ce trait physique, juste mentionné dans la première partie -et c'était suffisant je le répète-, était une arme dans sa séduction -la jeune femme pulpeuse qui s'assume et qui joue de ses formes, cela fait du bien au moral!-, mais qu'ensuite notre héroïne vacille en doutant de son sex-appeal à cause desdites formes, alors qu'elle a obtenu ce qu'elle voulait. Mouais...Très énervant pour moi.

Je passerai sous silence certaines incohérences qui m’ont empêchée de m’identifier à l’héroïne. Oh et puis non, je vous donne un exemple : Gwendolynne se confie à Daniel qui fréquente la bibliothèque où elle travaille. Il est bel homme, elle fantasme dessus. Très bien. Elle se confie à lui sur sa relation épistolaire (et plus si affinités !) avec Némésis. Soit. Mais elle lui raconte absolument tout ! Je veux bien que ce soit une femme libérée et qu’elle s’assume, mais de là à aller raconter à l’homme qui occupe ses pensées diurnes et nocturnes ses galipettes virtuelles avec un inconnu…

A partir de ce moment-là de ma lecture, j’ai commencé à sourire, guettant le prochain « faux-pas » qui m’arracherait lui aussi un gloussement, ou me ferait lever les yeux au ciel. Je ne suis pas sure d'ailleurs que ce soit d'ailleurs l'objectif de ce type de livre mais cela m'a permis d'aller au bout de ma lecture sans trop de difficultés (Mention Bien d'ailleurs pour l'écriture à l'auteur qui ne s'est pas sentie obligée de le pimenter de vulgarités susceptibles de choquer la prude du langage que je suis, si tel avait été le cas, je me serais arrêtée en cours de route je crois).

Indéniablement, surfant sur la vague déferlante du succès de Fifty, les maisons d'éditions se jettent sur tout ouvrage promettant sexe et amour, et si elles lèvent un tabou -on parle enfin sexe librement-, je trouve qu'elles en oublient trop souvent la qualité (sans viser Entre les lignes particulièrement), et les sentiments...

Quel est l'objectif de ce type de livre? Divertir. Certes, comme tout livre. Emoustiller? Oui, évidemment. Mais aussi faire rêver, nous transporter dans une histoire dont on connait déjà la fin, mais cela importe peu. Et moi, pour me faire rêver, pour que le livre m'entraîne avec lui, il me faut des sentiments... Et ce livre en manque...


6 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec toi !
    Quand on lit une romance (avec ou sans sexe d'ailleurs), l'essentiel est le "voyage" et l'évasion des sentiments. Car il est clair que la fin, on la connait ! C'est aussi souvent pour ça que je lis les romances d'ailleurs : Quand j'ai envie d'une histoire qui fini bien ^^
    Et, à mes yeux, ce n'est pas parce qu'on lit une romance que ça doit forcément être d'une platitude à faire peur, ou que le seul fond de l'histoire soit juste du sexe (ou attirance sexuelle) entre 2 individus et basta !^^"
    Ce genre là me lasse très très vite et m'ennuie prodigieusement...
    En tous cas, je note que ce titre de chez Milady ne rentrera pas dans ma PAL xD

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    1. c'est tout à fait ça! Dan certaines romances j'ai l'impression qu'on nous dit "Ben quoi, vous avez du sexe (ou juste une ébauche), de l'amour, vous voulez quoi de plus?" Ben, un roman travaillé, fouillé, une véritable construction dans les personnages, qui fasse déborder mes sentiments à moi!

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  2. Je l'ai commencé il y a quelques semaines et je l'ai un peu mis en stand by car moi aussi un peu déçue... Je verrai sur les derniers chapitres...

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    1. Grosse déception pour moi...Tu me diras ce que tu en penses!

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  3. J'ai lu plusieurs critiques plus que mitigées sur ce roman... Je passe donc mon tour! Car même si je cherche une lecture légère, il faut un minimum quand même!!

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