dimanche 17 novembre 2013

Le divin enfer de Gabriel, Tome 2 : « L'extase », Sylvain Reynard



Gabriel Emerson, le ténébreux professeur spécialiste de Dante, entretient une liaison interdite avec son étudiante, Julia Mitchell. Afin de l’éveiller à la sensualité et de la mener à l’extase des corps, il n’hésite pas à l’enlever pour une virée romantique au cœur de l’Italie. Mais lorsque les amants reviennent de leur tumultueux voyage, leur ravissement vole en éclats : ils sont confrontés aux jugements sévères des enseignants de l’université, aux conspirations de certains étudiants, mais aussi à la jalousie obsessionnelle d’une ancienne maîtresse. Gabriel doit désormais rendre des comptes. Subira-t-il le même sort que Dante, déchu du paradis ? À moins qu’il ne trouve en Julia les voies de la rédemption…

J’ai beaucoup tardé avant de faire cette chronique, pour ne pas dire que j’ai retardé l’échéance, tant la crainte d’être injuste était forte.

J’avais littéralement été habitée par la lecture du tome 1, et fait suffisamment inhabituel chez moi pour le mentionner, j’avais précommandé le tome 2, ne résistant pas à l’impatience de le tenir entre mes mains, de retrouver Julia et Gabriel, de renouer avec la vague d’émotions qui m’avait emportée lors de la lecture du tome 1. 

Malheureusement, dès le début du premier chapitre, j’ai su que je serai déçue. Je ne parvenais pas à rentrer dedans comme je l’avais fait pour le premier. Cela allait même plus loin, dès les premières pages, -le roman commence là où s’est arrêté le premier, juste après cette nuit passée ensemble-, les défauts du tempérament de  Julia, ceux-là même qui m’avaient légèrement agacée dans le premier tome, me sautaient aux yeux. 

Pour tout dire, je l’ai même reposé, en me disant que c’était encore cette histoire de moment, que, comme ce n’est pas mon habitude de me jeter sur un ouvrage dès sa sortie, je n’avais peut-être pas besoin de romance à ce moment précis, etc.

Quelques jours ont passé, et j’ai décidé de faire abstraction de cette première mauvaise impression, c’était quand même l’histoire de Julia et Gabriel… Force est de constater que mon sentiment final correspond à celui éprouvé dans les premières pages, je suis déçue.

Mon jugement est sans doute un peu dur si j’en crois les critiques dithyrambiques qui naissent sur le web, mais que voulez-vous, j’avais tellement apprécié la lecture du tome 1…  Cette belle histoire d’amour, anachronique d’ailleurs, teintée de touches érudites, m’avait tellement transportée… J’oserais une comparaison facile, celle d’un amour qui vous bouleverse. C’est en quelque sorte cette relation que j’avais établie avec ce tome 1.  Et je me suis sentie trahie lors de la lecture de ce deuxième tome, je n’avais pas retrouvé cet amant -le tome 1- qui m’avait fait ressentir une telle palette d’émotions. 

L’histoire d’amour est toujours très belle, et le personnage de Gabriel, sorte d’anti-héros de romance, hanté par des démons profonds, porte le roman à lui seul. C’est sa rédemption qu’on nous narre, ce pardon des erreurs et des actes commis dans le passé. Et c’est là que le bât blesse.

Dans le tome 1, sa rédemption prenait la voie tracée par son histoire avec Julia, jeune femme blessée, aux convictions fortes (et parfois très énervantes), véritable lumière dans son monde de ténèbres. Leur histoire, effet-miroir de l’histoire de Dante et Béatrice, avait des relents de l’amour courtois qui n’étaient pas pour me déplaire.

Dans ce tome, nous suivons évidemment encore ce cheminement vers cette fameuse rédemption, avec toujours Dante en toile de fond, mais j’ai eu le sentiment que cette Divine Comédie qui semblait naturelle dans le tome 1 –cet effet-miroir-, était très artificielle dans le 2, pour ne pas dire longuette par moments. 

Et s’il n’y avait eu que Dante… Mais Saint François d’Assise est, lui-aussi, de la partie vers cette rédemption, et avec lui évidemment, la religion. Et mon âme romantique qui se réjouissait de voir la rédemption via l’amour s’est insurgée de voir cette rédemption via l’amour ET la religion. Ce n’est pas une aberration dans la logique de l’auteur,  cela peut même se justifier si l’on suit les schémas de constructions –bien trop évidents- de ses personnages, mais pour moi c’était tomber dans des clichés maladroits.

Malgré tout, j’ai fini cette lecture, sans peine. Mais il me reste cette saveur aigre de la déception dans la bouche, parce que je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait absorbée dans le tome 1.

Mais n'était-ce pas mission impossible?

16 commentaires:

  1. Oulà ! Ta chronique est dure ! Je m'en vais de ce pas lire ta chronique du tome 1.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai beaucoup hésité à la faire...Je crois que c'est surtout parce que j'avais réellement adoré le 1, et que cette déception vient de là. Je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait transporté dans le 1, mais c'est sans doute normal...
      Lorsque l'on parcourt le web, les chroniques sont plutôt bonnes d'ailleurs...

      Supprimer
  2. je ne connaissais pas celui ci mais je suis désolée que ça ne t'ai pas emporté... C'est vrai que quand on commence un livre et que ça ne marche pas c'est souvent difficile dès le départ. Ca m'arrive de temps en temps aussi, dernièrement j'ai lu un livre dont j'avais adoré la couverture mais dés le début j'ai su que ça n'allait pas aller et ça a empirer avec la suite... mais bon il en faut bien aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est encore plus difficile lorsqu'on est plein d'illusions je trouve... Et la chute est encore plus rude...

      Supprimer
  3. C'est vraiment triste que ce deuxième tome t'ait tellement déçu... Ca ne m'est jamais arrivé à ce point, et j'espère que ca ne me le fera jamais ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui...Honnêtement, je crois que c'est la première fois que je suis aussi déçue, mais c'est surtout lié au tome 1, que j'avais vraiment adoré.

      Supprimer
    2. C'est dur de passer au-dessus d'un coup de cœur dans une série !

      Supprimer
    3. C'est même impossible je crois! Et là est le problème: on attend beaucoup...

      Supprimer
  4. Ah mince tu ne l'as pas apprécié autant que le premier . C'est une saga qu'il faut que je lise .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il faut la lire pour se faire une idée. Les critiques que j'ai pu lire sur le 2 sont plutôt bonnes...

      Supprimer
  5. Arf ! La difficulté des suites c'est bien ça : se faire apprécier au moins autant que le titre précédent... mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas ^^"
    Je ne connais pas du tout ces romans, mais j'avais été intriguée par ta chronique du 1er tome. Je resterai donc sur ma réserve, sans m'empresser de les ajouter à ma PAL alors !
    (Du moins, pas tant que je ne connaîtrai pas ton avis sur le suivant, si tu le lis ^^)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu peux lire le 1, la fin aurait pu être une bonne fin...Et si tu aimes, tenter le 2. Il y a énormément de bonnes critiques dessus malgré tout...

      Supprimer
  6. de mon côté, j'ai bien aimé ce tome 2, mais c'est vrai que le côté "religion" m'a semblé de trop!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est malheureusement le souvenir que j'en ai, un peu trop de religion, c'est dommage...

      Supprimer
  7. Le tome 1 a été un coup de coeur, j'ai adoré. D'après vos critiques , je suis un peux inquiète pour le tome 2.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'avais adoré le tome 1, mais le 2 avait été plus laborieux pour moi... Mais il y a de bonnes critiques dessus!

      Supprimer