samedi 1 février 2014

Les imaginations, Luis Benítez





« Ne demande pas pourquoi nous faisons cela. Demande pourquoi nous lui trouvons du sens »

J. Ashbery (traduction personnelle de l’une des épigraphes de ce recueil )

C’est une invitation que nous lance Luis Benítez dès les premières pages, une invitation à aller au-delà des apparences, à regarder de l’autre côté de la toile. Bien, Mal, endroit et envers d’une même trame… Il suffit juste de regarder plus loin, parfois pas beaucoup plus loin, juste un peu.

Le regard du poète se pose sur la vie qui nous entoure. Ses poèmes sont autant de récits, d’histoires qui pourraient être personnels, de faits divers, d’observations, de constats... Ici, rien d’obscur –reproche que l’on fait couramment, et erronément, à la poésie en général-, rien d’ennuyeux : tout a de suite un sens. Luis Benítez se joue des mots, se joue des rythmes, pour nous entraîner dans le ballet des vers.

Dès le premier poème, passé l’effet de surprise –agréable- de plonger au cœur de récits, ses vers ont trouvé une résonnance particulière en moi, et ont tissé un lien qui m’a poussé à continuer, vers après vers, poème après poème, page après page, cette étrange conversation avec le recueil.

Deux heures, deux petites heures à peine, et la dernière page était tournée. Rarement poésie m’avait autant captivée. 

Luis Benítez a le talent de nous pousser à aller plus avant, et de nous amener à une réflexion sur ce qu’il y a autour de nous, sur notre vécu, sur ce que nous sommes. Il nous pousse vers le sens des choses, sans mettre d’obstacles, dans une simplicité bienvenue, et c’est avec notre sensibilité individuelle que nous recevons les mots. Le temps, Dieu, la nature, la mort… Des thèmes somme toute classiques me direz-vous. Oui, c’est vrai. Mais pour moi, ses mots, ses vers, ses rythmes, tantôt longs, tantôt courts, ont été émotions. Chaque poème s’est fait l’écho de quelque chose, et je me suis rapidement mise à franchir la barrière de l'apparence des mots, pour découvrir mon sens, ma signification. 

Je dois le reconnaître, cette lecture est sans doute arrivée à un moment particulier de ma vie, où mes émotions sont mises à dure épreuve (le passé, dans un effet-miroir avec certains poèmes de Luis Benítez, se mêle au présent, de funestes dates approchent, et les apparences transcrivent mal ma réalité), et cette lecture a été, d'une certaine façon, synonyme de réconfort. 

Rien que pour cela, mais surtout pour le reste, pour tout ce que dissimulent les mots, mes mots, merci M. Benítez.

PS : Recueil disponible en français chez les éditions l’Harmattan. Très sincèrement, je vous invite à découvrir cette plume, l’occasion idéale pour renouer avec la poésie.

8 commentaires:

  1. Je découvre ton blog littéraire et je t 'envie de pouvoir faire de si belle chronique ,
    Bonne lecture

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    1. Mille mercis pour ce beau compliment...Ma plume est "l'équivalent" d'une certaine façon de ton crayon, et crois-moi, je t'envie!!

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  2. La poésie n'est pas mon genre de lecture, je n'arrive jamais à rentrer dedans.

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    1. Je comprends tout à fait. Ce que j'ai beaucoup aimé chez Luis Bénitez, c'est cette sensation de récit dans la poésie. Chaque poème évoque une réalité concrète, nous raconte en quelque sorte une histoire. Beaucoup moins ardu que ce qu'on lit traditionnellement, et plus parlant...

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  3. De rien Céline , plume et pinceau s ' associe bien en général :)

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  4. Je suis ravie de lire que tu as aimé ce recueil car j'avais également passé un très bon moment avec la plume de cet auteur.

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    1. Lu en VO, j'ai été très sensible à sa plume. Une très belle découverte!

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