samedi 27 juillet 2013

Le Cirque des Rêves (Erin Morgenstern)


"Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu'hier il ne l'était pas." Sous les chapiteaux rayés de noir et de blanc, c'est une expérience unique, une fête pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glace, s'émerveiller de la souplesse de la contorsionniste au tatouage et se laisser enivrer par les effluves de caramel et de cannelle qui flottent dans l'air.

Bienvenue au Cirque des Rêves.

Que la grille protégeant la porte du chapiteau du Cirque des Rêves m’a semblé lourde au début…Comme j’ai eu du mal à entrer sur la piste… Pendant une centaine de pages, j’ai lutté, tenté de soulever ce poids, sans comprendre pourquoi je n’arrivais pas à accéder au cœur de l’histoire. 

Tous les ingrédients semblaient pourtant là pour que la magie opère : une édition superbe, -la couverture est très réussie, la tranche rougie, les pages jaunies parfois encore attachées entre elles, mais qui cèdent facilement, tant et si bien que j’avais l’impression d’avoir entre les main un petit bijou venant d’une autre époque-, une galerie de personnages variée et détaillée, une écriture très travaillée, ronde des arabesques que l'on imagine chez la contorsionniste ou chez l'illusionniste, l’insertion de chapitres sur le cirque qui s’adressent directement au lecteur…

Mais rien… Je luttais avec les pages. La grille résistait, refusant de me laisser entrer.

Et puis, j’ai compris.

Influencée par le bandeau de la maison d’édition, je m’attendais à lire « une histoire d’amour magique », « un véritable Roméo et Juliette magique », et j’avais fermé mon esprit à tout autre chose.

Et je guettais cette histoire d’amour que l’on m’avait promise et qui tardait à venir…Et je me battais avec cette histoire non-linéaire, dans laquelle je me perdais, oubliant parfois de lire le paratexte de chaque début de chapitre, ces dates sans lesquelles cette histoire demeurait hermétique.

Heureusement, peut-être grâce aux milliers de bougies de l’arbre à vœux, la lumière se fit dans mon esprit : Celia et Marco ne sont pas les protagonistes de ce roman, c’est le Cirque, ils n’en sont que des éléments constituants, fondateurs en quelque sorte, mais c’est le Cirque des Rêves qui vibre et vit dans ce roman.

A partir de ce moment-là, il m’a laissée entrer, et j’ai goûté à sa magie. A vrai dire, au moment où j’écris ces lignes, je ne suis pas sure d’en être réellement sortie, la magie ayant opéré.

La seule chose que je peux reprocher à cet ouvrage est pourtant l’une de ses qualités : l’écriture. Si sa lenteur, sa langueur participent à la construction du cirque tout au long du défi de Celia et Marco, elle aurait gagné à être plus rythmée sur la fin, à s'accélérer pour faire écho aux évènements qui s’y produisent.

Malgré ce détail, il va me falloir choisir avec soin ma prochaine lecture, l’âme du Cirque des Rêves m’habite encore, je suis comme envoûtée.

3 commentaires:

  1. Tu me donnes furieusement envie de le sortir de ma PAL :)

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  2. Très jolie chronique, toute en images, qui donne envie de s'intéresser à ce titre ! ^^

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  3. Il vaut le détour, si vous ne faites pas la même erreur que moi!!

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