"Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa
venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux.
Il est simplement là, alors qu'hier il ne l'était pas." Sous les
chapiteaux rayés de noir et de blanc, c'est une expérience unique, une fête
pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de
nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glace, s'émerveiller de la souplesse
de la contorsionniste au tatouage et se laisser enivrer par les effluves de
caramel et de cannelle qui flottent dans l'air.
Bienvenue au Cirque des Rêves.
Que la grille protégeant la
porte du chapiteau du Cirque des Rêves m’a semblé lourde au début…Comme j’ai
eu du mal à entrer sur la piste… Pendant une centaine de pages, j’ai lutté,
tenté de soulever ce poids, sans comprendre pourquoi je n’arrivais pas à
accéder au cœur de l’histoire.
Tous les ingrédients semblaient
pourtant là pour que la magie opère : une édition superbe, -la couverture
est très réussie, la tranche rougie, les pages jaunies parfois encore attachées entre elles, mais qui
cèdent facilement, tant et si bien que j’avais l’impression d’avoir entre les
main un petit bijou venant d’une autre époque-, une galerie de personnages
variée et détaillée, une écriture très travaillée, ronde des arabesques que l'on imagine chez la contorsionniste ou chez l'illusionniste, l’insertion de
chapitres sur le cirque qui s’adressent directement au lecteur…
Mais rien… Je luttais avec les pages. La grille résistait, refusant de me laisser entrer.
Mais rien… Je luttais avec les pages. La grille résistait, refusant de me laisser entrer.
Et puis, j’ai compris.
Influencée par le bandeau de la
maison d’édition, je m’attendais à lire « une histoire d’amour magique »,
« un véritable Roméo et Juliette magique », et j’avais fermé mon
esprit à tout autre chose.
Et je guettais cette histoire d’amour
que l’on m’avait promise et qui tardait à venir…Et je me battais avec cette
histoire non-linéaire, dans laquelle je me perdais, oubliant parfois de lire le
paratexte de chaque début de chapitre, ces dates sans lesquelles cette histoire
demeurait hermétique.
Heureusement, peut-être grâce aux milliers de
bougies de l’arbre à vœux, la lumière se fit dans mon esprit : Celia et Marco
ne sont pas les protagonistes de ce roman, c’est le Cirque, ils n’en sont que
des éléments constituants, fondateurs en quelque sorte, mais c’est le Cirque
des Rêves qui vibre et vit dans ce roman.
A partir de ce moment-là, il m’a
laissée entrer, et j’ai goûté à sa magie. A vrai dire, au moment où j’écris ces
lignes, je ne suis pas sure d’en être réellement sortie, la magie ayant opéré.
La seule chose que je peux reprocher
à cet ouvrage est pourtant l’une de ses qualités : l’écriture. Si sa
lenteur, sa langueur participent à la construction du cirque tout au long du défi
de Celia et Marco, elle aurait gagné à être plus rythmée sur la fin, à s'accélérer pour
faire écho aux évènements qui s’y produisent.
Malgré ce détail, il va me
falloir choisir avec soin ma prochaine lecture, l’âme du Cirque des Rêves m’habite
encore, je suis comme envoûtée.
Tu me donnes furieusement envie de le sortir de ma PAL :)
RépondreSupprimerTrès jolie chronique, toute en images, qui donne envie de s'intéresser à ce titre ! ^^
RépondreSupprimerIl vaut le détour, si vous ne faites pas la même erreur que moi!!
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