dimanche 22 septembre 2013

Esprit d’hiver, Laura Kasischke



Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...

Je ne suis pas une adepte de la rentrée littéraire. Cette idée qu’il faut attendre septembre pour lire le dernier Machin-Truc, ou le dernier Bidule-Chouette ne me correspond pas. Et encore moins ce battage médiatique qui s’envole autour de certains auteurs, créant un fossé chaque fois plus grand entre les maisons d’édition. Cela va même plus loin, j’ai souvent peur d’être trompée sur la marchandise, d’acheter un ouvrage qui va me décevoir encore plus que si je l’achetais à un autre moment de l’année… Je suis méfiante. 

Je ne suis pas une lectrice de l’immédiateté. Lectrice butineuse donc, je lis au gré de mes envies, et n’éprouve pas le besoin viscéral d’avoir le dernier Untel. Mais comme beaucoup de lecteurs, j’aime les librairies. Et si je tombe souvent dans la facilité de l’achat sur internet, j’aime me promener entre les rayonnages d’une librairie, et repartir avec un ouvrage, que j’aurai souvent choisi pour la qualité du titre et de l’édition, mais dont je me réserverai la lecture pour plus tard, bien plus tard même. 

C’est ce qui s’est passé pour Esprit d’Hiver. On flâne dans une librairie qu’on apprécie, on repart avec un livre, et on le repose avec les autres, sur l’une des étagères qui portent tant bien que mal la PAL, en attendant ce fameux bon moment.

Et c’est en lisant la chronique de Gwen sur Esprit d’hiver que j’ai eu envie de hâter sa lecture. Ces mots « Tout prend sens à la dernière page (surtout, ne la lisez pas !) » ont attisé m’a curiosité. Ne serait-ce que l’injonction, « surtout ne la lisez pas », s’en était fini de moi.

Mais l’état dans lequel m’a laissée l’Armoires des robes oubliées ne se prêtait pas à la prise de risque. Je suis d’ailleurs en train de lire le tome 2 des Etoiles de Noss Head, qui ne mérite pas un abandon. J’ai donc passé un pacte avec moi-même : lire 20 ou 30 pages par jour d’Esprit d’Hiver (-pacte que je ne fais jamais, ô grand jamais, c’est presqu’un crime de lèse-majesté pour moi…-), et me réfugier tous les soirs dans Les Etoiles de Noss Head, sorte de parachute nécessaire à ma survie émotionnelle.

J’ai commencé Esprit d’Hiver hier, et l’ai fini aujourd’hui. Je crois que cela veut tout dire. Mon pacte ? Aux oubliettes !

Je ne veux pas trop vous en dire, et me contenterai de peu de mots. C’est un roman d’une intelligence diabolique, qui distille des indices sous la forme du fil conducteur « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux », ou d’événements fantasques, voire incongrus. L’on suit Holly dans les méandres de ses réflexions, de ses flash-back, de ses émotions. L’on vit, l'on ressent avec elle ce huis-clos, cette «lutte » avec sa fille Tatty, ce malaise qui s’amplifie. Si le début a pu me sembler long, il y avait toujours un élément pour piquer ma curiosité, pour attiser l’envie de continuer… Encore une page… Oh, et puis une autre de plus, 35 pages, c’est presque 30 hein ? Jusqu’au coup de téléphone (eh oui Gwen, moi-aussi…). Là, plus besoin de piquer ma curiosité, le poisson était ferré. 

Et la fin est arrivée, et j’ai adoré… Je n'en dirai pas plus, un conseil, lisez-le !

Merci Gwen d’avoir su me tenter !

10 commentaires:

  1. Il faut que je me mette plus sérieusement à la rentrée littéraire, heureusement que certains titres m'attirent beaucoup !
    Je ne connaissais pas celui-ci en revanche, mais il va directement dans ma Wish-list :) !

    RépondreSupprimer
  2. Il n'était pas bien exposé dans la librairie où je l'ai acheté. C'est dommage, parce qu'il est vraiment très bien!

    RépondreSupprimer
  3. De rien :-)
    Je suis contente de lire que tu as apprécié ce roman. Le coup de la dernière page, c'est parce que je sais que certaines personnes lisent quelques lignes de la fin, mais là, nooooon, surtout pas!!! Au risque de tout gâcher!!
    Je ne suis donc pas la seule à avoir trouvé un élément plus que déclencheur dans ce coup de téléphone!
    Idem, je ne saute pas sur les dernières sorties de la rentrée littéraire, je laisse plutôt faire mon instinct. Ce n'est pas parce que tel auteur cartonne que je vais le lire, il me faut plus que ça :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais tu as très bien fait de prévenir! Quand un ouvrage est un peu longuet, j'aurais aussi tendance à aller jeter un coup d'oeil à la dernière page, qui souvent d'ailleurs, n'est pas si importante que cela, la fin se profilant bien avant. Ici, effectivement, cela aurait gâché toute la lecture!
      Eh oui, tout s'accélère après le coup de fil, tant les éléments bizarres que l'action en elle même. Merci encore!

      Supprimer
  4. Et voilà, une personne de plus conquise par ce titre qui en vaut vraiment la peine :)

    RépondreSupprimer
  5. Réponses
    1. Ce fut vraiment une très bonne lecture pour moi. C'est un roman intelligent, bien ficelé...Une belle découverte qui m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de cette auteur!

      Supprimer
  6. Deuxième fois que j'en entends parler, et en bien : je le note illico presto !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un ouvrage qui aurait pu passer inaperçu dans la tornade de la rentrée littéraire. Ça aurait été dommage, c'est vraiment un livre très bien ficelé.

      Supprimer