samedi 28 septembre 2013

Sukkwan Island, David Vann



Une île sauvage du sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor hostile que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une longue succession d'échecs personnels, c’est l'occasion de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal.

Les dangers auxquels ils sont confrontés et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar. Alors que la situation devient vite hors de contrôle, le fils assiste peu à peu au naufrage de son père et commence à prendre les choses en main. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.


Il est des livres qu’on achète par erreur, ce fut le cas pour Sukkwan Island. Je voulais en réalité acheter Shutter Island, dont je venais de voir l’adaptation cinématographique quelques temps auparavant, et peut-être parce que je n’étais pas vraiment convaincue de ma démarche (je lis toujours le livre avant de voir le film, et pas l’inverse), je suis repartie avec un autre, qui n’a de point commun avec Shutter Island que le « island » (on est tête en l’air ou on ne l’est pas !).

Le pire est que pendant 3 ans, j’ai été convaincue d’avoir Shutter Island (vous me suivez toujours ? parce qu’on s’y perdrait avec tous ces « island » !) dans ma PAL, jusqu’à cette semaine où je me décide à l’en sortir, et oh surprise, ce n’est pas lui ! D’accord il y a une île, mais c’est bien le seul point commun. Tant pis, je me lance quand même !

Il y a deux parties pour ce livre, consciencieusement annoncées par l’auteur, sorte de chronique d’un drame annoncé par la structure même du roman.

J’ai adoré la première qui a fait écho à mon besoin viscéral d’espace et d’isolement. Les descriptions de paysages sont magnifiques, les bruits sont restitués à la perfection. Ce pourrait être l’endroit qui peuple mes rêves quand j’ai envie de changer d’univers. 

Jim et Roy m’ont séduite, fidèles reflets d’abord du monde qu’ils ont fui, puis de celui qui les entoure. Le premier avec ses fêlures, qui tente d’être ce qu’il n’est pas, le deuxième qui se construit, comme il peut. Les deux à l’unisson malgré tout dans cette survie qu’ils ont voulue.

Pour tout vous dire, cette première partie m’a donné une furieuse envie d’aller moi-aussi pêcher le saumon pour préparer l’hiver.

Mais l’enfer arrive dans ce décor virginal, et tout bascule. A trop vouloir se connaître, à trop se plonger dans leur introspection, Jim et Roy finissent par se perdre... 

Je ne veux pas trop vous en dire, cela gâcherait le livre, mais comme nous l’annonce le bandeau, il se passe quelque chose - et ce quelque chose m’a vraiment surprise, je ne m’y attendais pas-, et la descente aux enfers commence.

J’ai moins apprécié cette deuxième partie, sans doute parce que l’écriture, très agressive mais toujours très juste, m’a bercée dans les bras du mal-être, me coupant parfois la respiration. L’auteur est doué, c’est indéniable... Tout cela me semblait noir, très noir, cette folie malsaine, tellement malsaine même, que j’avais envie d’en venir à bout, vite, très vite. 

Le paradis était souillé.

4 commentaires:

  1. Depuis le temps qu'il est dans la bibliothèque... J'ai honte de ne pas l'avoir encore sorti

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    1. 3 ans se sont quand même écoulés avant qu'il ne sorte de ma PAL!!! Pas de honte à avoir!

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  2. Je l'avais lu, j'en garde un souvenir encore étrange avec cette atmosphère si particulière. Un livre qui marque.
    (J'ai répondu au tag, merci ^^)

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    1. C'est exactement ça...C'est un livre qui ne laisse pas indifférent...

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